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vol. 19, no 1

Bienvenue au Covidistan

1 février 2021 | Par Lucie Lafrenière | vol. 19, no 1

Les vagues océaniques du coronavirus ont presque englouti la planète terre de leurs gouttelettes funestes, les systèmes de santé étant en danger d’ennoiement. 

Selon M. Robert F. Garry, professeur de virologie à l’Université Tulane aux États-Unis, en septembre 2019, 14 % d’un échantillon de volontaires qui avaient participé à une enquête sur le cancer avaient des anticorps contre le SRAS COV-2. On ne sait pas où a commencé la pandémie ni qui est le patient zéro. 

Chaque contrée gère le virus à sa manière. Un clown, faisant fi des règles sanitaires, l’aurait contracté et s’en est sorti indemne. Ses supporters le singent. La Chine, après plusieurs tentatives pour camoufler la pandémie, a établi une stratégie très coercitive pour l’endiguer. Une autre vague vient cependant d’y apparaître. Au Brésil, les défunts sont enterrés l’un à la suite de l’autre : leur président, s’en étant sorti, ne semble pas croire au potentiel destructeur du virus. La Suède se mord maintenant les doigts d’avoir laissé aller les choses. Le virus met en lumière les trous noirs du capitalisme : le sort réservé aux aînés en fin de vie ainsi qu’aux préposés, caste la moins bien traitée du système de santé. L’éducation en prend pour sa Covid aussi. 

Une chorégraphie mondiale a s'est mise en place. Se tenir à 2 mètres de tout le monde, masqués - y compris des bébés si férus de tendresse. Des aînés meurent seuls. Les complotistes dansent en marge et en cachette. La perte de contrôle stresse le cerveau, rendant la pensée plus rigide, la vision de la réalité s’érige en tunnel. De plus, le doute et la méfiance s’étant frayé un chemin dans nos vies, l’autre est perçu comme un agent pathogène en puissance, et ce, 24 heures sur 24. Sartre disait que l’enfer, c’est les autres… 

L’humain, être grégaire, est menacé par un virus se propageant par les organes des sens dans ses poumons. Les taux de suicide, la dépression et l’anxiété sont montés en flèche suite à la perte de nos repères. Le conditionnel est devenu le temps le plus conjugué, et l’horizon le plus lointain n’est que de 28 jours. 

L’Organisation mondiale de la santé se prépare à la prochaine crise sanitaire. William Faulkner a écrit que le passé ne meurt jamais. Il n’est même pas passé. Nostradamus en perdrait-il son latin? Certaines valeurs nécessaires à la survie de l’espèce s’effritent sous nos yeux, déjà érodées par la sauvagerie du capitalisme. À qui donc profite cette crise? 

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