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Culture
vol. 19, no 1

Le Grand prix du livre de la Ville de Sherbrooke

1 février 2021 | Par Lise Blouin | Culture, vol. 19, no 1

La bohèmeEn décembre dernier, la Ville décernait ses prix littéraires, volet essai et volet création littéraire. Dans la catégorie essai, dont le jury était dirigé par Marie-Andrée Lamontagne, c’est Anthony Glinoer pour son livre La bohème, une figure de l’imaginaire social qui a remporté le prix. Les deux autres œuvres finalistes sont La pomme et l’étoile d’Étienne Beaulieu et Unité et démocratie, une histoire de l’union des municipalités du Québec d’Harold Bérubé. 

Dans le volet création littéraire, parmi les 20 ouvrages soumis, c’est le recueil de poésie Carnet de parc de Véronique Grenier qui a raflé le prix, devançant les deux autres œuvres finalistes : Naissance d’Homère de Georges Desmeules et Rivière-au-Cerf-Blanc de Véronique Drouin. Le jury, dirigé par Robert Lalonde, a souligné la richesse du recueil de poésie de Véronique Grenier, écrit dans une langue percutante, une langue moderne qui claque aux oreilles de qui la scande à son tour. 

Carnet de parc 

Véronique Grenier met en mots le mal de vivre, la mince ligne entre le suicide ou la vie. Ce moment où tout peut basculer. 

L’auteure ne fait pas de compromis sur son propos qu’elle veut authentique, jamais moralisateur.  

carnet de parcElle joue à opposer les réponses toutes faites à ses attentes face à la vie, qui ne sont pas du « mâché d’avance ». Elle cherche quelque chose qui la rattacherait à des idéaux qui lui ressembleraient. 

Elle approche sans retenue le lecteur vers : 

« la ligne d’un monde Découpé au couteau 

Aucune corde ne marque le risque. » 

L’auteure passe par des images percutantes pour exprimer son désarroi face à la vie, elle rythme ses phases pour qu’elles résonnent à l’oreille de qui l’entendrait déclamer sur scène, ou donne envie au lecteur de les scander à son tour. Ainsi celui-ci peut-il se situer dans l’actualité du texte, ne pas s’y dérober. 

Avec l’auteure, le lecteur se retrouve à bout de souffle et entrevoit l’espoir dans la chute. Sauter dans le vide, ne serait-ce pas prendre le risque de la vie? 

Le Grand prix de la Ville de Sherbrooke met en vitrine les auteurs et autrices qui vivent et écrivent à Sherbrooke. Il encourage leur créativité en décernant aux lauréats un prix de 4000 $ et aux finalistes un montant de 1000 $.  

Les auteurs et autrices de chez nous écrivent des œuvres qui trouvent écho dans toute la francophonie : prenons la peine d’ouvrir leurs livres, de les lire, de les partager. 

Bonne lecture! 

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