Dyspraxie – le trouble du « Comment faire »
Depuis décembre 2020, je suis moniteur de conduite automobile. Trois jours semaine, je reçois dans mon véhicule d’apprentissage 6 à 8 élèves par jour. Généralement, à la dernière sortie, l’élève a son permis de conducteur apprenti depuis un an, est complètement autonome et est prêt pour le test pratique de la Société de l’assurance automobile du Québec en vue de l’obtention de son permis de conduire probatoire.
C’est dans ce contexte que, de la bouche d’un élève au volant, j’ai entendu parler de dyspraxie pour la première fois. À la dernière sortie pratique, cet élève n’arrivait toujours pas à maintenir une ligne droite. Nous roulions à 90 km\heure sur la route 108 et le véhicule louvoyait entre la ligne blanche à droite et la ligne double jaune au centre.
Le trouble du « Comment faire »
J’avais déjà entendu parler du déficit d’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) mais de la dyspraxie, jamais. Un sondage réalisé en 2021 révèle que 86% des pédiatres interrogés de la Société canadienne de pédiatrie connaissent peu les critères diagnostiques de la dyspraxie. Cette condition touche de 5 % à 6 % des enfants d’âge scolaire et plus souvent les garçons que les filles (ratio de 2 à 7 garçons par fille). Il y a environ un cas de dyspraxie par classe. Une naissance prématurée constitue un facteur de risque.
La dyspraxie/TDC (trouble développemental de la coordination) est un trouble de la planification et de la coordination des mouvements ainsi que de l’élaboration et l’automatisation des gestes volontaires. La maîtrise acceptable des mouvements du corps est limitée en dépit des efforts déployés ou des expériences et de la stimulation reçue. Le TDC fait partie de la grande famille des DYS (dyslexie, dyscalculie, dysphasie, etc.). C’est un trouble neurologique qui n’a rien à voir avec l’intelligence.
Au plan physique, ce sont des difficultés à manipuler des petits objets, un apprentissage laborieux de l'écriture, un apprentissage lent à coordonner ses membres pour attraper une balle ou faire du vélo, une tendance à oublier les étapes d'une tâche.
Au plan socio-affectif, il y de l’insécurité devant la nouveauté : les habiletés motrices sont si difficiles que des réponses émotionnelles prennent le dessus : évitement, frustration, résistance aux changements.
Chez la personne atteinte de dyspraxie, le sentiment de compétence et son estime de soi ne grandissent pas au même rythme qu’un autre enfant de son âge. Il veut être comme l’autre mais n’y arrive pas, la maladresse motrice et la lenteur d’exécution le freinant.
La dyspraxie est le trouble du « Comment faire ». Je me suis senti attiré par cette problématique. Je veux mieux comprendre car je suis artiste autodidacte. Je ne peux imaginer le désarroi face aux répétitions d’un geste sans parvenir à satisfai
Si vous vous sentez concernés ou souhaitez en apprendre plus sur la dyspraxie, visitez le site de l’organisme Dagobert et cie qui se spécialise dans l’aide à ce sujet.