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ÉMIP : équipe mobile d’intervention psychosociale

1 octobre 2018 | Par Véronique Lemay | Communautaire

L’Équipe mobile d’intervention psychosociale (ÉMIP) est composée d’un policier et d’un travailleur social qui interviennent en situation de crise, en situation de détresse psychologique sur le territoire de Sherbrooke. Le Service de police de Sherbrooke et le CIUSSS de l’Estrie-CHUS ont pris une entente de collaboration afin que des services psychosociaux soient octroyés aux personnes présentant un état de crise. Ce projet part d’un projet-pilote qui a débuté en mai 2016 à raison de deux soirs par semaine et qui a été reconduit de façon permanente à  raison de 4 soirs par semaine. Depuis le 27 août l’ÉMIP est active tous les lundis, mercredis, jeudis et vendredis. 

Geneviève Duford, intervenante policière, et Eric Roger, sergent responsable de l'ÉMIP.

Lors d’une situation de crise (suicide, deuil, violence conjugale, décès, itinérance, santé mentale), les policiers sont appelés à assurer la sécurité. Ensuite, ils font appel à l’ÉMIP. Cette dernière, composée d’un policier et d’un travailleur social, offre du soutien psychosocial, prend du temps avec la personne en détresse et discute des choix qui s’offrent à elle. La personne peut se rendre à l’urgence psychiatrique mais peut également bénéficier de référence de la part de l’ÉMIP au CLSC ou à tout autre organisme communautaire, comme par exemple l’Accueil Poirier, le Partage St-François ou JEVI. Les intervenants d’ÉMIP s’assurent de faire un suivi dans les jours qui suivent afin de vérifier si la personne a reçu les services dont elle avait besoin. Cette stratégie d’intervention permet de diminuer le nombre d’hospitalisations et également de fournir aux personnes un suivi qu’elles ne retrouveraient pas si elles ne passaient qu’une nuit à l’hôpital. Les services policiers, lorsqu’ils interviennent, dirigent directement la personne vers l’hôpital. La présence d’un travailleur social permet de calmer la crise et d’évaluer d’autres possibilités. Le travailleur social peut évaluer les personnes, assurer un filet de sécurité à l’aide du réseau social de la personne ou d’autres ressources et, en cas de crise majeure, appliquer la Loi P-38, pouvoir que les policiers ne détiennent pas et qui exige que la personne soit mise en évaluation quand elle présente un risque pour sa personne ou autrui. 

Pendant ses heures de service, cette équipe fait le suivi de tous les appels de détresse qu’a reçus le Service de police dans les derniers jours. Alors qu’au début du projet, les appels en lien avec la santé mentale représentaient 7 heures par jour d’intervention, aujourd’hui ils en totalisent 15 heures par jour. Le fait d’avoir un travailleur social permet une meilleure compréhension de la problématique et de la clientèle.    

Cette équipe, qui s’inspire de l’ÉSUP (équipe de soutien aux urgences psychosociales) de Montréal, offre un meilleur filet de sécurité à la personne en détresse, permet une prise en charge par le milieu communautaire et une baisse des hospitalisations. Les interventions prennent au minimum 1 h et permettent de libérer les patrouilleurs qui doivent intervenir dans d’autres situations. Bref, cette collaboration entre un intervenant du CIUSSS de l’Estrie CHUS et un policier est une initiative innovatrice qui fait ses preuves à Sherbrooke. 

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