Répercussions de mon TDA

1 juin 2020 | Par Louise Gauthier | Camelots, Voix libre, vol. 18, no 3

Tout a commencé à l’école, vers l’âge de six ans. Naturellement, à l’époque on disait que j’étais dans la lune, que j’avais un manque de volonté ou d’intérêt. Près de 70% des causes du trouble d’attention sont d’origine génétique.

Avec tous ces troubles d’apprentissage, je n’ai pas fini mon secondaire. Quand j’étais jeune, je voulais devenir secrétaire, sinon je ne sais pas quel métier j’aurais voulu faire dans la vie. Dans ma jeunesse, je n’ai pas été médicamentée pour contrôler mon trouble du déficit d’attention (TDA) et je n’ai jamais vu de médecin non plus.

Le TDA m’a amené des difficultés à garder un travail. J’avais de la difficulté à gérer le stress, une faible estime de moi, un trouble anxieux et une lenteur à faire des tâches quotidiennes. J’avais tendance à être impulsive : à poser des gestes non réfléchis,  dire des commentaires (trop) spontanés et à vivre des problèmes familiaux. Sans compter d’autres petits problèmes, comme avoir de la difficulté à prendre des décisions et à dire mes opinions. Par-dessus tout, je suis une personne hypersensible, ce qui complique les choses quand vient le temps pour moi de gérer mes émotions.

tda

Les symptômes du TDA se manifestent comme suit, avec une intensité variable :

  • Difficultés à retenir les consignes, même si comprises
  • Perte fréquente d’objets personnels
  • Tendance à être antisocial
  • Difficultés à commencer ou finir une tâche
  • Tendance à être isolé, à avoir peu d’amis

Et j’en passe…

Ma vie n’a pas toujours été facile. Ma mère est décédée quand j’avais cinq ans, j’étais enfant unique. Je n’avais pas de communication avec mon père et c’était réciproque. Avec tout ça, je me trouve chanceuse de ne pas être tombée dans les problèmes de consommation.

C’est avec tous ces problèmes que j’ai eu des obstacles dans ma vie, comme vivre de la violence conjugale pendant plusieurs années. J’ai eu deux enfants qui, eux aussi, ont le TDA/H, mais ils ont eu la chance d’être médicamentés. En 2008, je me faisais enlever mes enfants par la DPJ, car je n’ai pas su les protéger. Ils avaient huit et 13 ans à ce moment-là. Mais cela a été un mal pour un bien, car ils ont tous les deux eu une bonne famille d’accueil.

Quelques mois plus tard, la DPJ me faisait rencontrer un neuropsychologue pour m’apprendre à mieux me connaître et pour ne pas retomber dans les mêmes pièges. Alors il me passa des tests et c’est à l’âge de 40 ans que je me faisais diagnostiquer un trouble d’attention sans hyperactivité. Quelquefois des gens me disent dit « T’as un beau sourire, tu as l’air en santé, tu pourrais devenir préposée » sans connaître mon passé. Parfois les gens portent des jugements au lieu de s’informer, mais en général le monde apprécie ce que je fais comme camelot et j’en suis très reconnaissante.

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