La preuve que l’monde est beau
À bas la pandémie. Détournons le regard, levons les yeux, attrapons au vol ce qui peut rendre la vie plus belle. C’est ce à quoi nous invitent l’auteur Éric Dupont et l’illustratrice Mathilde Cinq-Mars dans Nos oiseaux, ode magnifique aux oiseaux qui sillonnent le ciel du Québec. Cet album illustré, édité chez Le Marchand de feuilles, parlera à toute la famille.
Le poète
D’emblée, posons les questions suivantes : connaissons-nous bien les noms des oiseaux de chez nous? Leurs chants nous sont-ils familiers? Leurs capacités de s’adapter à leur environnement? Leurs habitudes de nidification? Le livre apportera des réponses, mais il ajoutera un pan de poésie à nos observations grâce à la plume (sans jeu de mots!) joyeuse et au regard affiné d’Éric Dupont. L’auteur qui nous avait habitué à de longs récits - rappelons-nous La fiancée américaine – se commet ici dans des textes brefs très efficaces. Son sens de l’observation, sa plongée heureuse dans ses souvenirs d’enfant rendent à sa poésie toute sa couleur.
L’illustratrice
Et que dire de l’œil perspicace de Mathilde Cinq-Mars qui est à la fois illustratrice, fermière et passionnée de botanique! Dans une entrevue accordée au Devoir, elle déclare qu’après avoir reçu les textes d’Éric, elle s’est dit qu’il venait de faire des liens entre les oiseaux, les gens et le territoire. Le lecteur se rendra tout de suite compte qu’elle a réussi, à son tour, à tout intégrer. La cinquantaine de tableaux qui accompagnent les textes sont de véritables œuvres d’art. Ici, les oiseaux portent masques, chapeaux à plumes ou à fleurs, couronnes, crémones ou banderoles. Souvent ils fanfaronnent, piquent une frite, se font la cour. Parfois, ils se blessent ou meurent hélas!
Des catégories nouvelles
Contrairement aux guides ornithologiques habituels, on ne trouve pas dans Nos oiseaux de fiches signalétiques, mais plutôt de très courts récits classés en catégories distinctes : les disparus, les mignons, les magnifiques, ceux que l’on mange auxquels s’ajoutent les grandes voix, les ténébreux, les maritimes et finalement les barboteurs. En classe comme à la maison, on pourra s’amuser à les reconnaître, à les dessiner, à les imiter.
Ce livre est un livre d’art. Il est la preuve qu’on peut ajouter de la poésie dans notre quotidien. Il est possible qu’en le refermant, vous vous demandiez à la manière d’Éric Dupont quel oiseau vous aimeriez être. Pour lui, c’est la sterne arctique. Pour vous?