L’oubli
Au temps, jadis, la forêt abritait des merveilles
L’ensemble du vivant était dans sa prime jeunesse
Il y avait une harmonie éclatante de beauté
La lumière chatoyait les mille couleurs de la nature
Le vent transportait de sylvestres effluves
La pluie tambourinait une mélodie apaisante
Une forêt intemporelle où les saisons se prolongeaient dans l’infini
Au temps, jadis, l’humain recherchait son royaume à travers la forêt
Un royaume rempli de merveilles, rêva-t-il
Les merveilles différentes de celles que la nature pouvait lui offrir
Il imaginait que la forêt lui volait sa liberté
Être libre, pour lui, c’était de fuir la forêt
À la lisière de la forêt, son esprit s’agitait
Au temps, jadis, lorsque l’humain sortit de la forêt
Il respirait, croyait-il, un air de liberté
Pour glorifier sa liberté, il se sédentarisa
Et bâtit sa première maison
Une maison, deux maisons, trois maisons, ainsi de suite, et le village naquit
Heureux de son exploit, il tendit sa main vers l’inconnu
L’appel de la liberté, disait-il
Au temps, jadis, le merveilleux côtoyait l’humain
Pour préserver le merveilleux, il bâtit des temples
Les villages commençaient à se différencier l’un l’autre
Lequel de ces villages avait plus de prestige
Un jour malheureux arriva la naissance d’un enfant à l’égo blessé
Cet enfant devenu adulte accusa les autres villages d’être impies
La guerre naquit sans l’accomplissement du merveilleux