La banque à souvenirs de La Chiffonnière – On n’en trouve pas tous les coins de rue!

1 février 2023 | Par William Thériault | Communautaire, vol. 21, no 1

Guylaine Carrier, alias La Chiffonnière

Lorsque le Séminaire de Sherbrooke a fermé son programme de théâtre, il y a un an, l’enseignante Guylaine Carrier a été poussée vers une réorientation de carrière. Ainsi, la passionnée de scène a hérité de plusieurs milliers de morceaux de costumes, avec lesquels elle a créé l’atelier de La Chiffonnière. « Ce qui m’interpelle, c’est de conserver des petits bouts de patrimoine. »

« Si tu veux garder le costumier, c’est maintenant. Tu as huit semaines pour tout ramasser. » C’est ce que la direction du Séminaire a dit à La Chiffonnière, et c’est aussi ce qui a fait naître le projet. « J’ai 4000 ou 5000 morceaux : chapeaux, accessoires, vêtements, éléments de décor », énumère-t-elle en entrevue.

Le 1820, rue Galt Ouest, renferme un local qui fait voyager à travers les décennies. L’atelier, dont on ressent le vécu malgré sa nouveauté, ressemble à une banque à souvenirs. Couvre-chefs de toutes sortes y côtoient instruments de coutures, rangées de chemises et de vestons, bretelles, souliers ou robes d’époque.

La formule est simple : ceux et celles qui cherchent à louer des costumes dans la région trouveront fort probablement ce qu’ils désirent chez la Chiffonnière. Que ce soit pour une production audiovisuelle, une pièce de théâtre ou un autre type d’événement culturel, c’est à elle que les gens font appel. Et sa collection s’agrandit.

« Il y des gens qui affectionnent les vêtements de leurs parents, mais qui ne savent pas trop qu’en faire . Ils ne veulent pas les donner en friperie, donc je reçois des pièces avec une histoire, et je trouve ça le fun. Récemment, j’ai eu une femme qui m’a donné deux robes de sa mère qui datent de 1957. Les gens me font don de ces morceaux parce qu’ils savent que je les affectionne. »

Un intérêt qui part de loin

« Du plus loin que je me souvienne, j’ai appris à tricoter, se rappelle Guylaine Carrier. J’ai toujours eu cet intérêt pour la création dans le textile. Adolescente, j’achetais du tissu et je confectionnais des jupes. »

Cette passion de jeunesse se matérialise maintenant en projets concrets. Après des études en théâtre au Séminaire, où elle a plus tard enseigné, et d'autres en scénographie à l’UQAM, Mme Carrier a travaillé sur des séries documentaires.

Localement, elle a notamment contribué au Festival du cinéma du monde de Sherbrooke pour la première du film Eiffel et elle est associée depuis cinq ou six ans avec le Musée d’histoire de Sherbrooke pour un marché annuel.

Pour la suite, Guylaine Carrier aspire à créer un catalogue de ses meilleurs articles sur son site web. Elle envisage également de faire un peu plus de publicité, car elle s’était concentrée sur la création de son atelier en 2022, et désire continuer de mettre l’accent sur l’aspect écoresponsable de son matériel.

« J’aimerais aussi offrir des projets avec des horaires plus réguliers. Avoir des employés, les former, que tout ne se passe pas juste dans ma tête », sourit-elle.


Cet article est l’un d’une série de chroniques présentant des gens de notre région dont le métier ou le style de vie est hors du commun.

 

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