24 heures d’actions féministes
Une vingtaine de personnes se sont rassemblées lundi dernier à l’intersection King Ouest et Belvédère à Sherbrooke afin de rendre hommage aux victimes de l’effondrement du Rana Plaza au Bangladesh. Organisé par le comité Marche mondiale des femmes Estrie (MMF-Estrie) et chapeauté par ConcertAction Femmes Estrie (CAFE), l’organisation réclame la mise en place d’une loi par le gouvernement fédéral pour la protection des droits de la personne dans l’industrie du textile et de la mode rapide au Canada.
L’évènement est organisé au 10e anniversaire de la tragédie, qui a tué plus de 1130 travailleuses et travailleurs du textile et blessé 2500 personnes, majoritairement des femmes. Cette action de solidarité féministe a pour but de dénoncer les mauvaises conditions de travail des travailleuses et travailleurs de l’industrie du textile partout dans le monde.
« Il est plus que temps de dénoncer l’impunité des compagnies de textile à l’international et d’appuyer l’adoption d’une loi par le Canada pour rendre les compagnies transnationales imputables en cas de violation des droits humains. Notre pays, qui importe plus de 95 % des vêtements qu’il vend, a des responsabilités dans le non-respect des droits humains », estime l’adjointe à la direction de ConcertAction femmes Estrie, Laura Blouin.
Selon l’organisme, le respect des droits des travailleurs et travailleuses passe par une meilleure sécurité au travail et un salaire décent. Elle met de l’avant l’idée d’adhérer à l’Accord international sur la santé et la sécurité dans l’industrie du textile et de l’habillement.
La déléguée régionale pour la marche mondiale des femmes, Irène Brouillette, juge qu’il y a un trop grand nombre de personnes qui sont décédées par « la négligence des autorités qui n’ont pas voulu faire les réparations nécessaires et qui ont construit trois étages supplémentaires que la structure ne pouvait pas supporter. »
« Que ce soit au Bangladesh ou ici au Canada, il faut s’assurer que la personne soit en sécurité, en liberté et ait des conditions de travail respectueuses de son intégrité », conclut-elle.
Impacts environnementaux
Selon Marche mondiale des femmes Estrie, l’industrie du textile reste l’une des plus polluantes au monde. « Elle émet à elle seule 1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre par an et est responsable de 17 à 20 % de la pollution de l’eau dans le monde, rappelle le comité, qui ajouter que 80 % des vêtements dont nous nous départons terminent dans des dépotoirs où ils sont souvent brûlés ».
Faire une différence
Le comité propose plusieurs pistes de solutions, notamment de recycler, de favoriser les vêtements de seconde main et de participer à des campagnes collectives de solidarité axées sur la défense des droits.
Le comité profite de cette action de sensibilisation pour inviter la population à signer la pétition qu’elle destine à la Chambre des communes du Canada, à laquelle il est demandé d’adopter une loi sur les droits de la personne et les entreprises canadiennes à l’étranger. Les personnes souhaitant signer la pétition peuvent y accéder au aqoci.qc.ca/petition/.
Andréa Maheux, journaliste pour le Journal de rue de l’Estrie