Frais exigés lors d’un refus d’hébergement transitoire
L’AQDR Sherbrooke et région est préoccupée par les informations récemment rapportées dans Le Devoir et le Journal de Montréal concernant les frais de 429 $ par jour facturés par le CIUSSS de l’Estrie-CHUS à plusieurs patients ayant refusé une place dans un milieu d’hébergement transitoire après un séjour à l’hôpital. Cette pratique a touché plus de 2150 personnes entre le 1er avril 2019 et le 31 mars 2022, ce qui a entraîné en moyenne des frais de 1900 $ par personne.
Ces frais sont significatifs, surtout si l'on considère que les coûts pour résider en CHSLD sont beaucoup moins élevés, allant d'environ 41 $ à 67 $ par jour, avec un maximum de 2000 $ par mois. Cette différence de coût se traduit par un impact important sur certains aînés, particulièrement ceux qui présentent déjà des difficultés financières.
Cette problématique met en lumière les défis uniques auxquels les aînés et leurs proches sont confrontés en région. En raison de l’étendue du territoire estrien et de la liste d’attente pour une place en CHSLD, ceux-ci sont souvent confrontés à des déplacements importants pour recevoir les soins nécessaires ou pour bénéficier d’un hébergement adéquat. Bien que le CIUSSS de l’Estrie-CHUS dispose d’un rayon de 70 km pour trouver un hébergement transitoire aux usagers, cela ne tient pas compte de la distance physique des proches. Cette distance peut avoir un impact majeur sur le bien-être des aînés, notamment sur le nombre de visites et le soutien social de leurs proches. En effet, la présence quotidienne ou hebdomadaire des proches aidants est indispensable aux aînés en hébergement, car ils contribuent à donner des soins essentiels pour répondre aux besoins de ceux-ci.
Dans cette perspective, l’AQDR Sherbrooke et région dénonce l’injustice générée par la Loi sur les services de santé et les services sociaux (LSSSS) envers les usagers en région, car elle ne tient pas compte de leur réalité spécifique, principalement en lien avec les milieux d’hébergement. Les coûts exigés en cas de refus d’éloignement, une mesure prise pour désengorger les hôpitaux, sont excessifs et accentuent la fragilité des aînés.
Roxanne Painchaud, intervenante sociale à l’AQDR Sherbrooke et région