On veut toujours le mieux pour nos enfants
« Comme parent, on veut toujours le mieux pour nos enfants. », est une phrase que j’ai entendue souvent. C’est une phrase qui a possiblement été entendue par tout le monde. Pour beaucoup de parents « le mieux » ça veut dire protéger son enfant, s’assurer que sa vie est le plus simple possible et la plus agréable qui soit.
Ça veut aussi dire être dans la majorité, dans la norme. Ça peut aussi vouloir dire « ne pas être trans », parce que les enfants trans souffrent, ils se font intimider, ils doivent se battre pour leurs droits, ils font des dépressions, ils sont assassinés, ils sont suicidaires. Alors pourquoi est-ce que des parents, qui veulent le meilleur pour leurs enfants, les laisseraient-ils suivre une transition ?
C’est simple, parce que laisser son enfant être soi-même et le soutenir dans ce qu’il vit, c’est ce qu’il y a de mieux.
J’ai 16 ans, je ne suis pas le parent d’un enfant trans, je ne sais pas comment les parents d’enfants trans se sentent, mais je sais comment leurs actions affectent leurs enfants, parce que des parents j’en ai et sans leur aide, je ne serais plus ici. La vie en tant que jeune personne trans est difficile et, bien qu’il y ait beaucoup d’articles qui parlent des difficultés d’être une personne trans, je n’en vois pas beaucoup qui parlent de l’importance des parents dans nos vies. Faire mon coming out à mes parents, leur dire : « C’est moi et j’ai besoin de savoir si vous m’aimez tout de même » est une des choses les plus difficiles que j’aie dû faire, puisque ça aurait pu détruire ma vie, mais ça peut aussi en sauver une.
Avoir ses parents à ses côtés qui nous soutiennent dans les moments les plus durs de notre existence, c’est nécessaire. Savoir que l’amour qu’ils nous portent est inconditionnel et qu’ils sont prêts à nous soutenir au travers de toutes les épreuves qui viennent avec la transitude est nécessaire. Se faire aider avec les démarches médicales, le changement de la mention de sexe à l’état civil ou pour réussir à passer à travers les difficultés de tous les jours comme les micro-agressions, c’est ce qui rend la vie des enfants meilleure, car on ne peut pas arrêter d’être trans.
Être trans c’est difficile, mais être trans sans parents, c’est pire.
Sasha Ste-Marie-Raymond, membre du conseil d’administration de TransEstrie