Nager contre un raz-de-marée

13 décembre 2023 | Par Nancy Mongeau | Société, vol. 21, no 6, Éditorial

Deux véritables barrières se sont dressées devant le milieu médiatique cette année : le blocage du contenu journalistique sur les plateformes de Meta et la fin du Publisac. Ces entraves représentent un véritable frein à la pérennité des médias locaux, dont votre Journal de rue!

Première barrière : les GAFAM

Notre société s’est adaptée à une vitesse fulgurante aux propositions des géants du Web et Google, Amazon, Facebook, Apple ainsi que Microsoft (GAFAM) profitent non seulement du monopole de la nouvelle ère technologique, mais ils provoquent aussi un changement de société dont il est raisonnable de se méfier.

Effectivement, à la suite de l’adoption de la Loi sur les nouvelles en ligne visant à indemniser les entreprises de nouvelles dont le contenu est partagé sur leurs plateformes, Meta (Facebook, Instagram) et Google ont répliqué en refusant de se soumettre à cette obligation, et ce, même si le but fixé est de préserver nos médias d’information du raz-de-marée provoqué par leurs oligopoles.

Par ailleurs, derrière nos habitudes de s’informer via les réseaux sociaux se trame la perte d’une panoplie d’entreprises d’ici et provoque l’effacement progressif de la culture québécoise de l’espace public. Quand un monopole s’installe, c’est toujours au détriment de plus petits joueurs. La concurrence est féroce et les GAFAM rejettent du revers de la main toute tentative de législation qui pourrait un tant soit peu équilibrer le terrain; ce qui entraine des répercussions sur le Journal de rue.

En effet, comme notre publication fait partie des médias canadiens, partager son contenu sur Facebook ou Instagram devient impossible. Ce moyen de communication nous permettait de rejoindre sans frais des gens sensibles à notre cause ou de faire découvrir notre mission sociale à ceux et celles qui ne connaissent pas encore nos camelots.

Deuxième barrière : la disparition du Publisac

Malgré tout, il nous restait encore le Publisac pour distribuer auprès de la population estrienne les exemplaires du Journal qui n’avaient pas été vendus par nos camelots, un autre bon moyen de visibilité à peu de frais… Mais la disparition de ce moyen de distribution vient mettre fin à cet espoir!

Notre dernier mot n’a pas encore été dit…

Heureusement, il nous reste quelques ressources afin de porter plus loin la voix des « sans-voix », notamment : ce Journal que vous tenez entre vos mains, le site www.jdrestrie.ca que vous pouvez visiter à votre convenance, et… vous!

Nous comptons donc sur votre aide afin de promouvoir notre mission. Vous êtes la meilleure personne pour nous donner ce coup de pouce. Pour ce faire, nous vous invitons à pratiquer le « passer au suivant » en remettant votre exemplaire à une personne de votre entourage, une fois que vous en aurez terminé la lecture. Un autre moyen d’apporter votre soutien serait de communiquer avec nous si vous êtes disposé à distribuer bénévolement dans votre quartier les copies invendues du Journal.

Enfin, vous pouvez aussi devenir membre de notre organisme, soit en visitant notre site Web soit en remplissant le coupon dans le journal. Par cette action, vous contribuerez à le financer.

Rappelez-vous : chaque geste compte!

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