Réflexions sur le deuil (première partie)

6 février 2024 | Par François Fouquet | Mort, Partenaires d'affaires, Société, vol. 22, no 1

Les journées s’allongent. La lumière reprend ses droits lentement, mais très sûrement! C’est étonnant de constater le grand nombre de parallèles qu’on peut établir entre la nature et l’évolution du deuil.

Dans ce numéro et le suivant, nous vous proposons des pistes de réflexions par rapport au deuil. Depuis quelques décennies, notre société n’impose plus de modèle précis. Le deuil est surtout teinté de notre culture personnelle. De nos croyances. De nos convictions.

Il n’est pas question ici de porter un jugement. Il est plutôt question de semer des pistes qui mèneront à une réflexion toute personnelle.

Le deuil

Proposons d’abord une définition simple : être endeuillé, c’est apprendre à vivre avec l’absence. Or, le deuil n’est pas un événement défini dans le temps. On ne guérit pas d’un deuil, ce n’est pas une maladie. Ce n’est pas non plus circonscrit dans le temps comme un bras cassé : six semaines dans le plâtre et c’est terminé! On parle d’évolution du deuil parce que chacun peut composer avec de façon différente. Même si l’énoncé est très simple, ça ne veut pas dire que c’est facile à vivre pour autant.

Dans notre société de performance et de consommation, les rituels ont perdu un peu de leur importance. Il en est ainsi de tous les rituels, pas uniquement de ceux reliés au deuil. Ils ne sont pas moins importants, mais on a tendance à les traiter comme le reste de la vie moderne : très rapidement! Toutefois, s’arrêter, de nos jours, est quelque chose de difficile. Ça demande un effort. Pourtant, les funérailles ont un rôle bien précis.

Partons du principe que les funérailles sont un temps d’arrêt pour prendre conscience de l’impact que la personne a eu dans notre vie. Célébrer des funérailles, c’est célébrer la vie de la personne défunte. Le geste est une façon de mettre en lumière un éventail de souvenirs et de privilégier ceux que nous voulons garder bien vivants. C’est très aidant pour continuer la route en négociant avec l’absence de l’autre.

Ce n’est pas rien de perdre quelqu’un qu’on aime.

Il est normal qu’on soit désorienté. Perdu. Certaines personnes témoignent qu’elles se sont retirées très longtemps de toute vie sociale après le décès, se demandant si elles étaient normales de ressentir la peine aussi intensivement des mois après la mort.

Si vivre un deuil est une émotion personnelle, les rituels qui l’accompagnent peuvent l’être tout autant!

Dans le prochain numéro, nous verrons certaines dynamiques et même certains pièges potentiels qui nous attendent sur la route du deuil.

François Fouquet, directeur général de la Coopérative funéraire de l’Estrie

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