La coopération : un modèle qui s’apprend!
En 1974, les pionniers de la Coopérative funéraire de l’Estrie s’unissaient dans la mise sur pied d’une solution à l’offre des services funéraires offerte en région. Dans cette décennie, c’est tout un mouvement de coopératives funéraires qui était lancé au Québec.
L’enjeu de l’époque? Bâtir une offre de services plus accessible financièrement tout en demeurant respectueuse de la dignité des familles endeuillées.
Après 50 ans, il est démontré que les frais funéraires ont été globalement diminués, en bonne partie grâce à la présence des coopératives.
Les enjeux sont maintenant plus vastes et plus complexes à la fois. L’unicité du modèle des funérailles — exposition du corps pendant quelques jours, funérailles à l’église et inhumation dans un cimetière — est devenue plurielle par le désengagement des citoyens envers leur église, de la personnalisation des rituels, par la venue de la crémation et autres éléments socioculturels.
Le modèle coopératif est taillé sur mesure pour s’adapter. En Estrie, la revue Profil, distribuée encore aujourd’hui aux membres, s’est invitée deux fois l’an. On y parlait directement de la mort, de notre rapport à celle-ci, de l’importance des rituels et de la compréhension des mécanismes du deuil.
Des conférences publiques ainsi que le colloque La mort, parlons-en, ont été initiés dans les années 1980 pour briser certains tabous et ouvrir franchement la discussion.
Au tournant des années 2010, la Coopérative funéraire de l’Estrie a créé le premier cimetière naturel en milieu urbain en région et a effectué un vaste travail de compréhension de la dynamique du deuil chez les communautés culturelles en Estrie. La pertinence de nos actions et la volonté de répondre aux besoins réels des personnes endeuillées étaient et sont toujours de mise.
En quoi le modèle coopératif favorise-t-il ces actions?
Le modèle coopératif est d’abord un modèle d’affaires. Il se doit d’honorer ses obligations économiques et de s’assurer d’une part de profits qui assurera sa pérennité. Mais le modèle ne cherche pas à accumuler son profit. La coopérative appartient à ses membres et ne répond pas au modèle de propriétaire unique qui veut rentabiliser au maximum son entreprise.
Les indicateurs traditionnels de l’accumulation de profits ne s’appliquent pas. Nos indicateurs se rapportent à la volonté d’accompagner activement la population avant, pendant et après le décès.
C’est un aspect important du modèle d’affaires coopératif. Ce n’est pas un modèle extraterrestre. C’est un modèle basé sur des valeurs et principes qui assurent sa pertinence, si tant est qu’on y adhère.
Et le modèle fonctionne. De fait, 50 ans après la création de la Coopérative funéraire de l’Estrie, environ 7 familles sur 10 des familles endeuillées nous accordent leur confiance pour l’organisation des funérailles.
Qui l’eût cru, en 1974 ? dirait l’autre…
François Fouquet, directeur général de la Coopérative funéraire de l’Estrie
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