Mariame Cissé, une feuille de route bien garnie

1 avril 2025 | Par Pierrette Denault | Interculturalisme, Parcours migratoire, vol. 23, no 2

Mariame Cissé vit au Québec depuis près de 40 ans. Elle a grandement contribué à l'amélioration de la qualité de vie des femmes en Estrie.
▪ Source : FCCE © 2023

En 1988, Mariame Cissé quittait son pays d’origine, le Mali. Souhaitant parfaire ses études en géographie humaine, elle s’est inscrite à l’Université de Sherbrooke. Elle est aujourd’hui la directrice adjointe et responsable du comité femmes à la Fédération des communautés culturelles de l’Estrie (FCCE).

Témoin de ses multiples réalisations, son curriculum est impressionnant. Constatons. En 1994, elle a mis sur pied le comité femmes de la FCCE qui a pour mandat d’aider les femmes immigrantes à prendre leur place dans la communauté et à prendre des décisions éclairées en vue de l’amélioration de leurs conditions de vie. De plus, le comité vise aussi à assurer et à préserver les droits et l’intégrité des femmes immigrantes au sein de la communauté d’accueil. « Depuis 25 ans, avoue-t-elle, j’ai réalisé plusieurs actions pour améliorer les conditions de vie des femmes immigrantes et faciliter leur intégration sociale, économique, culturelle et politique en Estrie. » À ce jour, les femmes touchées par le travail infatigable de l’équipe de la FCCE proviennent de plus de vingt-cinq pays.

À la poursuite de ses objectifs, Mariame Cissé concentre son action sur les droits des femmes, sur leur autonomie économique. Les PÉPINES ont d’ailleurs souligné sa contribution en lui décernant le Prix Aequitas en 2014, prix décerné aux femmes qui contribuent à l’atteinte de l’équité sociale en Estrie.

Une citoyenne qui s’implique
Bien établie à Sherbrooke depuis une trentaine d'années, elle ne cesse de mettre à profit ses expériences et ses connaissances pour que l’équité sociale des femmes soit atteinte. Elle lutte contre la non-reconnaissance des diplômes, la violence conjugale, le partage équitable des tâches familiales, le racisme et la discrimination dans le but de faire changer les conditions de vie des femmes.

Elle a mené plusieurs projets qui favorisent la mobilisation et l’implication des femmes des communautés culturelles dans plusieurs sphères d'activités.

Elle travaille de façon assidue à mobiliser des femmes immigrantes en vue d’une participation à toutes les actions visant la parité.

Elle siège à différentes tables décisionnelles régionales et nationales pour faire connaître les réalités des femmes immigrantes de l'Estrie en vue d'une meilleure adaptation et une accessibilité aux services et aux ressources du milieu.

Ses initiatives ont donné des résultats probants et durables en enrichissant la vie de femmes immigrantes très vulnérables de notre milieu. À cet égard, soulignons que certaines initiatives de la FCCE ont été reconnues à l’échelle nationale en tant que finaliste (2008 et 2010) dans le cadre du concours À égalité pour décider du Secrétariat à la condition féminine du Québec.

Il reste encore beaucoup à faire
La directrice adjointe et responsable du comité femmes est bien consciente que la tâche est loin d’être complétée. En effet, l’arrivée de nouvelles personnes immigrantes et réfugiées à Sherbrooke et partout ailleurs au Québec a notamment contribué au changement du portrait de la population faisant apparaître de nouveaux défis liés à l’accueil, l’intégration et à la cohabitation de la diversité culturelle. Pour certaines personnes nouvellement arrivées, les défis semblent insurmontables : se chercher un logement abordable, trouver une place en garderie, accéder au crédit, apprendre à interagir avec le voisinage, savoir quoi faire lors d’une situation de racisme, etc. Dans pareilles circonstances, on peut compter sur l’aide de la Fédération des communautés culturelles de l’Estrie, un espace de diversité propice aux rapprochements.

La FCCE, soutien majeur pour se rapprocher
La FCCE est reconnue à l’échelle régionale comme une contributrice essentielle pour aider, par divers moyens, les associations de personnes immigrantes à intégrer leurs membres tant sur le plan social qu’économique, et ce, dans un climat de relations interculturelles harmonieuses et durables. Ainsi, l’organisme offre des ateliers de formation, sous forme de laboratoire vivant, autour de thèmes diversifiés, tels, entre autres, les enjeux d’intégration, le choc culturel, la barrière de la langue, l’accès aux services selon son statut, etc. Une occasion de s’exprimer et d’acquérir des connaissances dans un contexte expérientiel. Au fil des ans, plusieurs organismes de la région souhaitant adapter leur approche interculturelle ont fait appel à ce programme. Mariame est une des formatrices.

Mariame Cissé est aussi récipiendaire du Prix Mérite Estrien 2013, catégorie Bénévolat. Son implication lui a permis de mieux connaître la culture du Québec et d’entreprendre des actions concrètes qui favorisent le développement de notre société.

Les propos tenus par les personnes n’engagent qu’elles-mêmes et n'engagent aucunement les organismes liés au projet.

 

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