Pourtant, la solidarité ne parle pas

6 avril 2025 | Par François Fouquet | Mort, Partenaires d'affaires, vol. 23, no 2

La solidarité se présente par des gestes, notamment d’affection, dans les moments difficiles. ▪ Source : Pixabay. Sous licence.

On a tendance à tout dire. À toujours tout dire. Tout raconter. Tout mettre en lumière.

C’est encore plus vrai avec les médias sociaux, mais nous sommes portés à toujours tout démontrer. Avec des mots. Avec des images.

Dire. Dire toujours. Toujours dire.

Pourtant, la solidarité, elle ne parle pas. On ne dit pas la solidarité. On l’applique. On la met en scène.

C’est vrai pour les grands événements comme pour les malheurs qui touchent nos voisins. Quand l’eau monte dans le sous-sol de la maison du voisin, dire qu’on est solidaire n’est pas très utile. Les gestes le sont. Le coup de main est utile.

La solidarité ne parle pas. Elle se constate, mais elle ne parle pas.

Les dernières volontés
Sans vouloir jouer les moralistes, nous souhaitons tout de même semer quelques pistes de réflexion quant à ce qu’on dit à nos proches quand on parle de nos volontés une fois notre mort arrivée.

Vous remarquerez que c’est souvent dans un contexte assez décontracté que ce type de discussion se déroule. On sait qu’on va tous mourir un jour. Ça, c’est clair! Souvent, on émet des commentaires en ne pensant qu’à soi, du type : «Moi, en tous les cas, je ne veux rien! Ou bien un party, tiens! Faites un party! Mais pas de salon funéraire!»

On badine souvent avec ces choses-là quand on jase, autour d’une bouteille de vin, avec sa famille et ses amis.

Cependant, une fois le décès survenu, il est fréquent que les membres de la famille se limitent dans ce qu’ils voudraient faire parce que le défunt a souvent répété qu’il ne voulait rien. Ils ne veulent pas aller contre sa volonté.

La solidarité ne parle pas, mais…
Il y a des moments tellement difficiles que seule la solidarité peut aider. Les mots n’y peuvent rien. Mais l’accolade, la poignée de main, la simple présence, même si elle est muette, prend toute son importance.

Croire qu’affirmer «moi, je ne veux rien » est aidant pour ses proches est une erreur. Il serait plus à propos de dire : « Je ne sens pas le besoin d’un rituel, mais je vous laisse décider de ça.»

Après tout, on ne sait ni quand ni comment on va mourir. Et, même si on pêche parfois par fausse modestie, il y a fort à parier que nous sommes importants pour les gens de notre entourage.

Le temps des condoléances et la cérémonie d’adieu servent à cela : rendre hommage et permettre à l’entourage de bien classer ces souvenirs précieux qui leur permettront d’évoluer dans leur deuil.

La solidarité ne parle pas. Elle s’exprime.

Et quand la solidarité s’exprime, elle s’imprime…

François Fouquet, directeur général à la Coopérative funéraire de l’Estrie

 

Les chroniques de l’espace Partenaires d’affaires sont commanditées par des entreprises soigneusement sélectionnées par le Journal de rue de l’Estrie pour leur désir de contribuer à la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale.

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