Combattre le feu par le feu, de Jesse Aubin
Plusieurs d’entre nous sommes au courant des récentes fusillades dans des écoles aux États-Unis. Les controverses s’accumulent et leur président ne semble intéressé qu’à combattre le feu par le feu, plutôt que par des moyens de prévention. Au plaisir.
Combattre le feu par le feu (récit)
Il y a un homme qui fait du camping sur sa propriété; et chaque fois, une partie de sa forêt brûle. Un jour, ses voisins, inquiets, décident de vérifier la cause de ces incendies. Au moment où ils arrivent, cet homme est en train de s'allumer un feu de camp dans une autre partie de sa forêt.
«Commencez-vous toujours votre feu comme ça?» lui demande un voisin, voyant que l’homme n'a pas creusé de foyer.
«Bien sûr. C'est toujours comme ça que je le fais.» Répond-t-il en sifflotant joyeusement.
«N'est-ce pas chez vous qu’il y a fréquemment des feux de forêt?» Ose un autre voisin.
«Oui, et ils sont épouvantables. Mais en quoi cela a à voir avec ma manière de préparer le feu?» Rétorque-t-il.
«Eh bien, si vous creusiez un foyer et que vous nettoyiez le périmètre, ce serait plus sécuritaire, non?» Lui dit un autre voisin.
«Écoutez, si un feu veut s’étendre, il sortira peu importe ce que nous ferons. La meilleure arme pour combattre le feu est le feu, c'est pourquoi j'ai ceci.» Il leur montre un petit lance-flammes. «Vous devriez tous en avoir un.»
«Mais, nous n'avons pas d'incendies, et lorsque cela arrive, nous améliorons les mesures de sécurité et nous comptons sur les gardes forestiers », tentent d'expliquer les voisins à l'homme.
«Eh bien, j'aimerais être aussi chanceux que vous. Chaque semaine, je prie pour que les choses changent, mais il n’y a rien à faire », répond-il en soupirant tristement.
Les voisins tentent encore d'aider l'homme à réduire la fréquence et la gravité des feux de forêt, mais l'homme refuse toujours de les écouter.
Et les feux continuent…
Commentaires
Jesse Aubin écrit des histoires et des poèmes sur son blogue depuis 2010 sous le nom de Kuna Zero. Étudiant-diplômé en Liberal Arts à l’université Bishop’s, il a participé cette année à deux soirées de slam du Tremplin. Chaque année, en avril et juillet, il participe aux Camps virtuels NaNoWriMo, ainsi qu’au Défi NaNoWriMo en novembre. Le but de ces événements : écrire le corps d’un roman en un mois (c’est-à-dire 50 000 mots environ) avec détermination et enthousiasme.
Entre-temps, aux nouvelles on a vu qu’une manifestation a eu lieu contre la prolifération des armes à feu aux États-Unis. Des milliers de voix s’unissent pour mettre à jour une législation plus juste. Les manifestants jugent que la loi actuelle est silencieuse (pour ne pas dire laxiste) et en faveur de la National Rifle Association. Pourtant, on n’a qu’à voir dans d’autres pays pour réaliser que ça pourrait être mieux géré.
C’est le silence qui tue, avant même que le feu ne prenne. L’homme du récit peut s’étouffer là-dessus!
