Catégories :
Culture

Différencier multi et interculturalisme

1 juin 2019 | Par Karine Therrien | Culture

Qu’est-ce qui distingue le multiculturalisme de l’interculturalisme? Les deux politiques comportent des similitudes, mais le mouvement interculturel est typiquement québécois. Il est même d’autant plus inspirant, car il favorise davantage l’intégration des personnes immigrantes. 

D’abord, faisons la lumière sur les ressemblances. Les deux idéologies reconnaissent la contribution des immigrants à édifier le Québec d’un point de vue social (langue et coutumes) grâce à une collaboration avec le peuple québécois. Elles ne souscrivent en aucun cas à une politique d’assimilation. D’un commun accord, elles ne prétendent pas que la personne immigrante doive rejeter son identité ethnoculturelle pour devenir exactement comme le Québécois ou le Canadien de souche. Les différences sont reconnues et acceptées, on ne cherche pas à les abolir. 

Reconnaissance d’une culture majoritaire 

Le Canada est multiculturel : il tend à refléter la diversité culturelle et raciale de la société canadienne. Cependant, il peut conduire à l'idée que l'identité commune d'une société se définit exclusivement par référence à des principes politiques plutôt qu'à une culture, une ethnicité ou une histoire. Le multiculturalisme pose le refus explicite de reconnaître l’existence d’une quelconque culture nationale majoritaire propre au Canada. 

De son côté, le Québec défend une version québécoise du multiculturalisme canadien : l’interculturalisme. Il invite entre autres les groupes minoritaires à conserver leur héritage au Québec ainsi qu’à exprimer leurs valeurs et les vivre ici. Il encourage les interactions entre les minorités ethnoculturelles et la culture majoritaire francophone au Québec.  

La protection de la langue 

À l’exception du Québec, le Canada ne compte pas de programmes d’apprentissage de langue institutionnalisés afin d’intégrer rapidement les immigrants à la société. Il n’est donc pas axé sur l’intégration linguistique forcée. Il facilite plutôt le bilinguisme anglais-français et offre aux personnes immigrantes de conserver leur propre langue si elles le souhaitent. 

À l’opposé, le Québec dirige les immigrants vers le français sans aucune canalisation vers l’anglais. Il déploie beaucoup d’efforts pour assurer la sécurité linguistique du Québec dans différentes sphères de la vie dont le travail et l’éducation. Ces mêmes politiques ne sont pas nécessaires au cœur du multiculturalisme ailleurs au Canada, car l’anglais n’est pas menacé en l’absence de lois de protection de la langue.   

En conclusion, même si les deux idéologies respectent la personne immigrante, l'interculturalisme facilite davantage son intégration. D’autre part, prôner la formation d’une identité commune en invitant les autres cultures à s’y intégrer et à l’enrichir teinte le Québec d’un esprit de solidarité prometteur. 

Partagez
[TheChamp-Sharing]