L’aide alimentaire en temps de pandémie
est demeuré ouvert pour aider les gens tout au long de la crise sanitaire. Les services ont dû être adaptés afin que la poursuite des activités se fasse de façon sécuritaire. Plutôt que de se présenter en personne, Moisson Estrie invite les gens dans le besoin à téléphoner pour faire la demande d’un panier alimentaire. Les paniers sont acheminés grâce à un service de livraison, limité au territoire de Sherbrooke. Les gens âgés de plus de 70 ans, ou ayant des problèmes de santé, sont priorisés.
La Fondation Rock Guertin a elle aussi mis les bouchées doubles pour fournir des paniers de nourriture et des repas préparés aux gens ayant été référés par des travailleurs sociaux et des organismes communautaires. La Fondation a aussi offert un service de livraison fort apprécié.
Le coronavirus est venu chambouler en entier le fonctionnement de nos sociétés. Les organismes communautaires ne font pas exception. J’ai questionné deux organismes qui offrent des services alimentaires aux personnes à faible revenu pour savoir comment ils avaient réussi à maintenir leurs services.
La soupe populaire de Sherbrooke accueille ses clients dans une salle à manger. À l’annonce du gouvernement que la capacité des restaurants devait être réduite de 50 %, La Chaudronnée a suivi les consignes et réduit ses places, tout en maintenant le nombre de repas servis. Quelques jours plus tard, il était annoncé que les restaurants devaient fermer. L’organisme a fermé ses portes pour une petite journée, le temps de trouver des solutions afin de ne pas priver sa clientèle d’un service si essentiel.
Depuis, ils offrent un service de lunch à emporter. Les clients se présentent à l’arrière de la bâtisse et reçoivent un dîner froid à emporter. Pour éviter de manipuler de l’argent, La Chaudronnée a décidé d’offrir gratuitement ses repas. Au mois d’avril, elle servait environ entre 70 et 80 repas par jour. Lors des fins de mois ou de longues fins de semaine, elle avait un service de repas congelés achetés à des partenaires tels La Grande Table et Moisson Estrie.
Pour éviter la contamination par le coronavirus, La Chaudronnée a dû réduire ses effectifs de bénévoles. Ne restait en service pour préparer les repas que l’équipe de travail : cuisinier et intervenants. Les tâches des différents postes de travail ont été modifiées. François Lemieux, le coordonnateur, précise qu’ils s’en sortent assez bien et qu’ils ont réussi à se réorganiser rapidement malgré les contraintes de la situation.
Cet organisme offre des boîtes à lunch dans les écoles primaires ainsi que des repas chauds pour le souper dans une salle à manger pour les familles à faible revenu. La crise est venue complètement chambarder leur fonctionnement. La Grande Table a dû cesser son service aux écoles quand ces dernières ont fermé. Elle a par contre maintenu son service de repas chauds pour les familles en mettant en place un protocole de désinfection ainsi que de nettoyage de mains pour les familles.
Cependant, dès le 17 mars, la salle à manger a dû fermer à la suite des consignes du gouvernement. À ce moment, l’organisme a appliqué des mesures de distanciations sociales, réduit son personnel et ses bénévoles et mis en place un service au comptoir en remplacement du service de repas chaud, offrant une grande variété de repas à 1 $ la portion. Des appels téléphoniques ont été logés à plus de 200 familles qui profitaient auparavant des petites boites à lunch scolaires pour les informer du service et du maintien de la gratuité des repas.
Les demandes pour les repas congelés ont augmenté de façon significative, la salle à manger était fermée. L’offre a été élargie à toute personne qui en a besoin (personnes seules, personnes âgées, etc.) et n’est plus uniquement réservée aux familles.
J’ai demandé à Clothilde Stamm, intervenante à la Grande Table, si les activités se déroulaient bien : « Il a fallu être inventif pour aménager l’espace de façon sécuritaire et offrir un service différent. Le défi est d’offrir une aide et un contact humain malgré la distance et les règles à respecter mais les familles sont patientes et toujours de bonne humeur! »