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vol. 18, no 5

Communication non-violente pour dialogue coopératif

1 octobre 2020 | Par Véronique Lemay | vol. 18, no 5

Né en 1934, Marshall Rosenberg confronte plusieurs situations de violence dans son enfance et dans son adolescence. En 1961, il devient docteur en psychologie clinique de l’Université du Wisconsin et en 1966 il fonde le centre pour la communication non-violente, un organisme à but non-lucratif qui a pour mission de comprendre quels modes de communication favoriseraient la coopération, l’équivalence et le respect et lesquels entrainent la séparation, la violence et la confrontation. Il est aujourd’hui reconnu comme le père de la communication non-violente.

Communication non-violente
«La violence, quelle que soit sa forme est une expression tragique de nos besoins insatisfaits» - Marshall Rosenberg

Les buts visés par la communication non-violente sont de favoriser le langage et les interactions qui renforcent notre aptitude à donner avec bienveillance et à inspirer aux autres le désir d’en faire autant. De plus, elle nous propose, dans des situations de désaccords et de conflit, une trame pour maintenir le dialogue et pour rechercher ensemble une situation créative et équitable. En fait, le but est que les besoins de chacun soient satisfaits.

Plusieurs comportements nuisent à une communication bienveillante et satisfaisante : le jugement, l’évaluation, le déni de responsabilité, l’exigence, l’accusation, les reproches, etc. Il faut reconnaitre que nous sommes responsables de ce que nous faisons, disons et pensons et que la qualité d’un échange appartient à toutes les parties impliquées. Une des bases de la communication non-violente est la prise de conscience de nos besoins, de nos limites, de ce que l’on ressent et la capacité de l’exprimer à l’autre. Il faut reconnaître que nos besoins sont importants et que nous avons le droit de les exprimer. Quand je parle au «je», que j’exprime ce que je ressens, ce dont j’ai besoin, je donne l’heure juste à l’autre qui peut avoir une meilleure compréhension de ma situation et savoir mieux comment agir. L’expression authentique de mes sentiments favorise le dialogue. Un facteur essentiel à une communication non-violente est l’écoute. Quand j’écoute l’autre dans ce qu’il a à exprimer, quand je suis attentive à ses besoins, je lui donne le sentiment d’être considéré, je lui donne envie de faire pareil avec moi. Ainsi, il y a prise de parole équitable lors d’un échange et chacun sent qu’il a son importance.

Un des éléments nuisibles à la communication non-violente est le jugement et l’évaluation. Quand l’autre parle et que je suis en train de juger ou d’évaluer ce qu’il dit, je ne favorise pas un échange coopératif. Il vaut mieux écouter et partager des observations au lieu des jugements. Par exemple, «si je comprends bien ce que tu dis (…) mais mon opinion est différente. Au lieu de «tu as tort et je crois que…». Il faut se libérer du paradigme de quelqu’un a tort et a raison et arriver à exprimer chacun nos points de vue sans tenter de les imposer aux autres.

Finalement, il faut se rappeler que la bienveillance vis-à-vis de mes limites et de celles de l’autre est au cœur de la communication non-violente et surtout que personne n’est parfait!

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