L’aide sociale une aide insuffisante
Nombreux sont les citoyens ayant des préjugés envers les prestataires de l’Aide sociale. Certains disent que ces derniers se laissent vivre parce qu’ils n’ont pas envie d’aller travailler et qu’ils font la belle vie. Pourtant, il serait très pertinent de s’informer sur le programme d’Aide sociale et sur les difficultés rencontrées lors de la réintégration sur le marché du travail avant de porter un jugement gratuit et sans fondement.
La prestation d’Aide sociale pour une personne seule étant apte à l’emploi est de 690 $ par mois. C’est à ne pas confondre avec la prestation de Solidarité sociale qui est versée à une personne étant inapte à intégrer le marché du travail pour des raisons médicales permanentes. Dans ce cas, la prestation de 1240 $ est versée en signe de soutien et de solidarité envers le ou la prestataire.
Selon la mesure du panier de consommation de la région de Sherbrooke pour l’année 2020, le montant nécessaire pour survivre une année est de 22 517 $, si on ne considère que les dépenses reliées à l’habillement (1 451 $), l’alimentation (4 460 $), le transport (970 $) et les autres nécessités (8 090 $). Toutefois, les prestataires d’Aide sociale ne reçoivent que 8 280 $ par année. Par chance, certains remboursements sont possibles comme les transports pour les rendez-vous médicaux et les médicaments couverts par la RAMQ dès l’inscription. Il faut attendre six mois, pour obtenir un remboursement d’un pourcentage sur le coût d’une lunette, un an pour que les examens de la vue et les soins dentaires (certains seulement) soient couverts et deux ans pour qu’un pourcentage sur le coût des prothèses dentaires soit remboursé. L’aide psychologique ne fait pas partie des services payés. Un intervenant de Sherbrooke travaillant dans le milieu de l’itinérance souligne le manque de communication entre les usagers et le gouvernement. Les usagers n’ont pas toujours l’information nécessaire pour faire valider leurs droits.
De l’aide
Le programme Objectif Emploi fut mis sur pied par le gouvernement du Québec afin d’aider les prestataires à retourner sur le marché du travail. C’est un accompagnement personnalisé et un plan qui sont mis en place selon les difficultés et les besoins de l’individu. Ce dernier reçoit une aide financière durant cette période. Pourtant, ce n’est pas facile de retourner sur le marché du travail après une longue période d’arrêt. Le simple fait d’avoir été sur l’Aide sociale peut nuire à la recherche d’emploi. De plus, les employeurs sont moins ouverts à former quelqu’un de zéro, même si ce dernier ferait un excellent candidat. Ainsi, le manque de formation, de compétences et d’expériences nuisent grandement lors des sélections. S’ajoutent à cela des difficultés psychologiques et le manque d’estime de soi à force de voir sa candidature rejetée. Finalement, l’Aide Sociale est loin d’être des vacances !
