La solidarité plutôt que la charité
Accompagner quelqu’un, que ce soit dans la maladie ou dans l’évolution du deuil, demande un oubli de soi et une ouverture bienveillante. Le mot bienveillance est surutilisé, voire galvaudé depuis le début de la pandémie. Notre réflexion nous amène à ce constat : une bienveillance saine devient synonyme de solidarité et non de charité.
Pourtant, me direz-vous, la charité exige une ouverture à l’autre, non? Elle nécessite une volonté de venir en aide, n’est-ce pas? Je vous répondrai alors qu’en termes de définition, on agit par charité lorsqu’on aime l’autre. De façon plus contemporaine, à moins que nous soyons investis d’un amour inconditionnel pour tout être humain, la charité s’exprime dans le fait de donner un bien ou un service à autrui. Souvent, disons-le, il s’agit de quelque chose qui ne nous prive pas vraiment. Charité bien ordonnée ne commence-t-elle pas par soi-même?
Solidarité versus charité
Pour nous, la solidarité est plus engageante que la charité. En termes sémantiques, la source du mot solidarité est latine : solidus, qui signifie entier, complet. En société, la solidarité s’exprime par des gestes que l’on pose au nom de la conscience à l’effet que nous faisons toutes et tous partie de la même société. Elle exclut donc le jugement et s’inscrit, au sens noble, dans une démarche qui rendra la société plus équitable.
Quand on y pense, l’expression faire la charité à quelqu’un parle beaucoup. Il y est clair qu’on retrouve un aidant et un aidé, soit une sorte de hiérarchie. La solidarité tient plus à deux ou à plusieurs personnes égales qui cheminent ensemble; chacun enrichissant l’autre à sa manière. Cette solidarité tient peut-être, vue de cet angle, du plus bel engagement qu’on puisse prendre en empruntant la route de l’autre.
En période de pandémie, la solidarité prend une dimension nouvelle pour plusieurs d’entre nous. Une dimension par laquelle il devient clair que seul, dans son coin, on ne peut pas grand-chose. Le plus beau souhait qu’on puisse se faire, il nous semble, c’est de devenir un accompagnant solidaire dans le quotidien de notre vie en société.
Une application de solidarité a émané de la volonté des employés des coopératives funéraires du Québec de venir en aide, de façon solidaire et équitable, à nos membres qui perdent un enfant de moins de 14 ans. Il s’agit du programme Solidarité. Pour devenir membre de la Coopérative funéraire de l’Estrie, vous devez simplement acheter une part sociale au coût de 20 $ qui demeure valide toute votre vie. Cette part est même transférable au moment du décès d’un membre. Soyons solidaires!