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Livres
vol. 19, no 6

Tokaway

1 décembre 2021 | Par Bernard Couture | Livres, vol. 19, no 6

Je viens de lire un roman d’une Sherbrookoise, l’une de mes amies, qui raconte l’histoire d’un deuil. Cela m’a intrigué. Le terme central de son roman : comment peut-on aborder ce sujet sans tomber dans l’apitoiement. Au contraire, ce fut une lecture agréable, aucune lourdeur. Le genre de livre qui se lit d’une couverture à l’autre en l’espace d’un instant. L’intrigue est captivante et on s’attache au personnage principal, qui est complètement toKé. D’ailleurs, le roman s’intitule : Le chemin de TokawayUne quête qui se résume à accomplir le dernier souhait de la défunte qui fait cette demande à sa meilleure amie. Une quête qui commence par une énigme, un message en filigrane que seule l’intuition peut résoudre. 

 J’ai été captivé dès le début par ce roman dit initiatique. D’emblée, j’ai suivi le parcours du personnage principal comme si c’était quelqu’un de ma famille. Je ne me suis pas identifié à elle, non, c’est plutôt qu’elle développe des relations tellement familières avec les autres personnages que j’ai eu l’envie d’être inclus dans le roman. Elle fait des rencontres tout le long de son parcours, des rencontres qui réveillent en nous une réflexion sur nous-même. Une réflexion par rapport à notre compréhension de la richesse du temps, de l’essentiel, de la solitude. Vivre son authenticité pour atteindre le bien-être et son contraire, nos contradictions. Une prose existentielle qui nous fait réfléchir sur notre expérience de deuil. 

 Un roman qui a la faculté de nous interroger, car les propos des personnages secondaires s’adressent autant à nous qu’au personnage principal. Ce que j’ai aimé des dialogues, c’est la simplicité du langage pour exprimer des concepts abstraits avec des images qui nous aident à voir clair. Il y a une légèreté dans ce récit de voyage qui le rend accessible, même pour ceux et celles qui n’ont pas l’habitude de lire. J’aurais eu besoin de lire ce livre pour soulager ma tristesse et le sentiment d’injustice que j’ai vécus à la mort de mes parents. Le deuil n’est pas toujours facile à vivre. Ce roman a la faculté d’amoindrir le chagrin pour que l’on puisse le traverser sans trop d’écorchures. Un récit sur l’amitié rempli d’espoir, une quête à accomplir et un deuil duquel s’affranchir. Pourquoi aimons-nous nos morts? 

 Un roman à lire et à relire, je vous le suggère fortement en espérant que cela puisse vous nourrir autant que moi. Une très belle lecture d’hiver à la maison ou encore comme compagnon de voyage. 

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