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Livres
vol. 20, no 1

Aller au fond de l’histoire

1 février 2022 | Par Pierrette Denault | Livres, vol. 20, no 1

Toute personne qui habite une maison ancienne vous le dira: les maisons parlent. Il suffit de prêter une oreille attentive à leurs confidences surtout si elles ont été longtemps abandonnées. C’est bien ce qu’a fait l’auteure Louise Simard, qui nous entraîne dans l’univers de La vieille maison, son plus récent roman publié aux éditions Goélette.  

Le roman 

Mais que raconte donc cette vieille maison? Elle nous propose d’entrer dans l’histoire d’une famille où se sont succédé des arrivées et des départs qui vont changer la tournure des événements. On pourrait croire, au départ, qu’il s’agit d’un récit dans lequel naviguent trois personnages. En effet, le récit, habilement divisé en trois parties, nous met successivement en présence de Jérémie, Rosalie et Raphaël. Toutefois, nous pouvons affirmer que la maison elle-même est un quatrième personnage. Elle parle, elle a porté pendant trop longtemps des secrets (joyeux et tragiques). Les lieux sont-ils habités par des souvenirs trop souffrants? Cette terre familiale ressasse-t-elle des pans de vie enfouis? De sombres événements sont restés cachés depuis trop longtemps et encombrent le quotidien de Jérémie. Un jour, les vannes vont s’ouvrir. Mais Raphaël sera-t-il prêt à entendre la vérité qu’on lui cache depuis sa naissance? 

On aime l’écriture de Louise Simard. Fluide et sensible. Dès l’ouverture de ce récit, on peut lire : « Clouée de travers sur le mur lézardé, l’affiche flambant neuve aux couleurs criardes s’impose comme une souillure. […] À VENDRE. Les personnes qui ont posé cette affiche auraient dû savoir que certaines choses ne s’achètent pas. » On assistera ensuite à de nombreux allers-retours dans l’histoire de la famille. L’écrivaine est habile, n’en révèle pas trop, nourrit le suspense. Pourquoi Jérémie, aujourd’hui grand-père, revient-il sur ses pas? En achetant la maison de son enfance, qu’espère-t-il trouver? Saura-t-il trouver les mots pour calmer les interrogations longtemps restées sans réponse de son petit-fils, Raphaël? Une chose est sûre : un fantôme nommé Rosalie plane dans cette histoire de famille. Et, futée, la romancière ne dévoilera le mystère qu’à la toute fin dans un épilogue fort réussi.  

Louise Simard, une auteure d’ici 

Louise Simard habite Stoke depuis plusieurs décennies. Elle fait partie des romanciers historiques les plus renommés du Québec. Elle a signé, depuis 1980, vingt-cinq publications très variées : des romans, des ouvrages de jeunesse et des essais. Elle est détentrice de nombreux prix littéraires. Son roman La très noble demoiselle a connu un très grand succès et lui a valu une nomination au Prix du Gouverneur Général. D’autres romans suivront : La route de Parramatta, Thana, la fille-rivière, Les chats du parc Yengo (roman jeunesse). Outre l’écriture, Louise Simard nourrit deux autres passions : l’ornithologie et la photo. 

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