Psychotropes et gain de poids : un sujet à ne pas prendre à la légère
Dans notre société moderne, la dépression est un véritable fléau. En effet, une personne sur cinq souffrira de dépression au cours de sa vie. Une des avenues les plus utilisées pour pallier ce problème est le recours à la pharmacothérapie sous la forme de psychotropes. Malheureusement, en dépit de leur efficacité, ces derniers peuvent causer un gain de poids important et difficilement gérable chez les patients. Ainsi, laissées à elles-mêmes, les personnes médicamentées seront victimes d’autres dégâts causés à leur santé physique et psychologique, dont certains n’existaient pas avant la prise des médicaments.
Les psychotropes et leurs impacts
Les psychotropes sont utilisés notamment dans les cas de dépression, de troubles anxieux, de troubles alimentaires et de troubles obsessifs compulsifs. Il existe quatre types d'antidépresseurs classés selon leur mode d'action distinct. À ceux-ci s'ajoutent les anxiolytiques, les thymorégulateurs et les antipsychotiques.
Certains psychotropes affectent le métabolisme par une perte d'appétit et la prise de quelques kilos, mais, pour la majorité des patients, les médicaments prescrits diminuent le sentiment de satiété et ralentissent le métabolisme basal tout en favorisant les heures de sommeil. Par conséquent, les patients mangent plus qu'ils ne le devraient, ont besoin de moins de calories pour se mettre à engraisser et sont moins actifs.
L’obésité n’est pas sans conséquences physiques et psychologiques : diabète, hypertension, troubles articulaires, apnée du sommeil, hyperphagie, perte de concentration, etc. On parle même d'espérance de vie raccourcie en raison du cortège de comorbidités qui accompagne l'obésité. De plus, d'un point de vue psychologique, la prise rapide de nombreux kilos modifie l'image corporelle, entraînant une baisse de l'estime et de la confiance en soi.
Partenariat psychiatre-médecin de famille
À la lecture des énoncés précédents, quelques questions se posent. Comment se fait-il que si peu de patients bénéficient de suivis concernant l'alimentation et l'exercice physique? Pourquoi des alternatives complémentaires sont-elles refusées en raison d'un quota nettement insuffisant du nombre de chirurgies bariatriques autorisées par année? Pourquoi faire porter le poids de l'obésité aux patients?
Clairement, je crois qu’il y a une prise de conscience à faire tant chez les psychiatres que chez les médecins de famille afin que les patients reçoivent des soins complémentaires. Soigner le psychisme en détruisant la santé physique des patients est un non-sens en 2022.