Un homme à connaitre

1 avril 2022 | Par Sylvie Luc | MRC des Sources, Voix libre, vol. 20, no 2

Maurice Biron est mon ami depuis plusieurs années.  Je l’ai rencontré à plusieurs reprises. Il me surprenait et me surprend encore aujourd’hui par son franc dire. Son histoire commence à Stoke en 1928. Il est le 6e d’une famille de 12 enfants. Il dit dans ses mots : « Ma vie a été de joies et de misères. » Il a travaillé dur pour faire vivre sa famille. « Tous les moyens étaient bons, de fermier à bûcheron. »  

Maurice est jovial. Il raconte son histoire avec passion. Ses plus belles années ont été de travailler chez les Sœurs Clarisses. Elles l’ont aimé comme un frère. 

À 94 ans, il a vécu la pandémie au Manoir de chez nous à Compton. Il m’explique qu’il trouvait bien difficile de suivre les consignes. « Le plus déplaisant était de porter un masque. Ici au foyer, on nous surveillait beaucoup, comme si on pouvait courir des marathons. Moi, je n’ai pas perdu mes habitudes. Je sortais tous les jours pour marcher une partie de l’après-midi, et en hiver, je faisais du ski de fond sur mes deux planches. Encore aujourd’hui beau temps mauvais temps, je sors pour nourrir les oiseaux, et leur parler. » C’est durant la pandémie que Maurice a commencé à écrire des poèmes. Il faut bien s’occuper. En voici un : 

La COVID est comme la mer
Elle fait beaucoup de vagues amères.

Elle se promène sur toute la terre

Pour mettre le monde en serre.

Elle vient de l’autre mer

Pour virer le monde à l’envers.
 

Au sujet de sa santé, Maurice marche sur les pas de sa mère qui est décédée à l’âge de 101 ans. Il se dit en pleine forme. « J’ai des petits bobos comme tout le monde, mais pour mon âge, je m’en sors bien. » Il rajoute en riant qu’un bon truc qui marche à tout coup pour faire baisser la pression, c’est de sortir dehors et de faire de l’exercice. Aussi, pour demeurer en santé, il fonctionne à l’heure solaire. « Moi, je me lève tôt ou à l’heure que cela me dit. Je ne déjeune jamais et je mange très peu pour le souper sinon cela nous fait faire de la bédaine. »  

Dans sa vie personnelle, Dieu est devenu très important. « Pour bien vivre, il faut accepter ce qui nous arrive, oublier le passé et remettre tout dans les mains du Seigneur. » Maurice conclut en disant qu’il ne craint pas la mort et que Dieu sera là pour le recevoir. 

 

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