Comprendre sa santé mentale pour bien consommer
Pour diminuer les comportements à risque lorsque l’on consomme des substances psychoactives, il est important de comprendre la loi de l’effet et ses variables. Parmi elles figure la santé mentale. Je vous partage mon expérience pour vous donner un exemple du fonctionnement de la loi de l’effet.
Même si on la promeut de plus en plus, la santé mentale demeure un sujet tabou. On évite peut-être d’en parler pour cacher notre vulnérabilité, comme s’il s’agissait d’avouer une faiblesse. Pour ma part, j’ai connu la dépression et j’ai été diagnostiquée avec un trouble d’anxiété généralisée (TAG). J’ai toujours eu tendance à dissimuler ces informations, par honte. Maintenant, j’essaie plutôt de les voir comme des expériences qui m’ont permis de devenir la personne que je suis et, surtout, de ne pas me définir par un simple diagnostic.
La loi de l’effet
Ma médication pour traiter l’anxiété m’a amenée à réfléchir sur ma consommation, puis à me faire découvrir la loi de l’effet. Il s’agit du principe selon lequel votre expérience de consommation est le résultat de l’addition de trois facteurs : individu, substance et contexte. Aussitôt qu’une variable change dans cette équation, votre expérience de consommation en sera influencée.
L’INDIVIDU (âge, sexe, taille, poids, santé physique, santé mentale, antécédents médicaux) constitue le premier facteur à considérer. Par exemple, comme j’ai des antécédents de dépression et que je vis de l’anxiété, je dois éviter de consommer de l’alcool – un dépresseur – lorsque je me sens déprimée si je veux vivre une belle expérience.
La SUBSTANCE (substance consommée, fréquence de consommation, dosage, moyen utilisé pour consommer, mélanges avec d’autres substances) s’ajoute ensuite au facteur individu. Par exemple, si je bois de l’alcool (dépresseur), je dois prendre en considération qu’il y a des interactions avec ma médication contre l’anxiété (antidépresseur). Je dois donc consommer de façon modérée, car l’interaction de l’alcool avec ma médication en réduit l’efficacité et cela pourrait me faire vivre un bad trip.
Enfin, le CONTEXTE (lieu, ambiance, moment de la journée, relation avec les gens présents) complète l’équation. Par exemple, quand j’ai fumé du cannabis pour la première fois, j’étais accompagnée d’une personne de confiance. Nous sommes allés à la SQDC pour choisir un joint avec une faible concentration en THC, puis nous avons fumé sur le balcon de notre appartement. Je me sentais en sécurité, car je savais que je pouvais compter sur cette personne pour me rassurer en cas d’anxiété ou pour appeler les secours si quelque chose de grave survenait.
Bien comprendre la loi de l’effet permet de consommer de façon plus responsable et de réduire les comportements à risque. Si vous vous identifiez comme femme et souhaitez en savoir plus sur la loi de l’effet ou si vous avez des questions concernant votre consommation, n'hésitez pas à contacter les intervenantes d’Élixir; elles vous écouteront et vous conseilleront avec respect et sans jugement.
Noémi Roy
Soutien aux communications chez Élixir
