La coopération comme élément de solution
Les éléments positifs existent, même dans nos sociétés basées sur une économie de performance. En 1972, c’était la naissance de l’Association coopérative d’économie familiale (ACEF), qui célèbre donc ses 50 ans cette année. Nous en parlons dans ce numéro pour mettre en lumière l’une de ses actions majeures au fil des ans, soit le dossier des arrangements funéraires préalables.
Quand on y pense à rebours, une loi sur les arrangements funéraires préalables était nécessaire. Le principe d’un arrangement est de payer au prix d’aujourd’hui pour des produits et services qui seront honorés plus tard, parfois même des décennies! Imaginez qu’à une certaine époque, rien n’encadrait la sollicitation : des équipes de vente pouvaient frapper aux portes selon leur bon gré. Évidemment, le bon gré avait tendance à mener leurs pas vers des gens plus influençables. Je fais ici allusion aux gens plus âgés, parfois atteints d’une légère démence. Bref, différentes catégories de personnes qui répondaient mieux à ce qu’on peut appeler l’exploitation du chagrin et de la culpabilité. Bien évidemment, toutes les entreprises ne se prêtaient pas à ce jeu, mais la situation existait tout de même.
Autre élément majeur : on faisait payer les gens dans l’immédiat, mais il fallait se fier à la seule bonne foi de l’entrepreneur pour l’application dudit contrat plus tard, les sommes d’argent n’étant pas sécurisées. De plus, rien ne garantissait les prix au taux affiché au contrat, puisque les recours étaient peu nombreux si l’entrepreneur décidait que tel ou tel autre item devait être augmenté pour diverses raisons.
Quand on passe à l’action
Dans ce type de dossier, rien ne se fait seul. L’ACEF a donc travaillé en étroite collaboration avec, entre autres, l’Aide juridique et d’autres organisations comme la Coopérative funéraire de l’Estrie. La loi adoptée au milieu des années 1980 prévoit que l’argent est placé en fidéicommis au nom de l’acheteur, que les prix sont légalement garantis et que, élément important, la sollicitation de personne à personne est interdite.
Des dossiers comme celui-là, l’ACEF Estrie en a mis plusieurs en lumière lors des célébrations de son 50e anniversaire. Il s’agit là d’une belle occasion de reconnaître la portée de la pertinence de nos organismes communautaires, sociaux et économiques dans la recherche de justice et d’équité.
Dans un cadre économique aussi installé dans nos sociétés, il importe de nous donner des outils pour dénoncer et éviter les excès. La volonté d’accumuler le profit a cette vilaine manie de faire oublier les principes qui devraient être fondamentaux. Alors, bon anniversaire à toi, chère ACEF! Je crains que tu doives rester aux aguets pour les 50 prochaines années…
François Fouquet
Directeur général de la Coopérative funéraire de l’Estrie