Le bienfait à un voisin en détresse
Mon jeune voisin et moi sommes tous deux d’âge scolaire, environ âgés de 12 ans. Un jour, il vient me voir pour se confier. Il me dit simplement : « Ça fait trois nuits que je ne dors plus. C’est à cause de la mère Gagné. » Comme tous les enfants, je connais la mauvaise réputation de la mère Gagné, une très sévère enseignante.
Je laisse mon ami me déballer son histoire et il me dit croire qu’elle pourrait aller jusqu’à le tuer. À mon tour, je lui dis : « Il n’y a pas de quoi s’empêcher de dormir. Prends-moi, par exemple : elle m’enseigne depuis septembre et je ne suis pas mort. » Il faut préciser que mon jeune voisin avait été promu en 6e année et qu’à la fin de l’année liturgique, il avait demandé de redescendre en 5e année, car il n’en pouvait plus. Je le cite, le seul obstacle qui lui semblait « insurmontable » était « la mère Gagné »!
Au moment où mon ami me fait ses confidences, je sais que son véritable problème est qu’il exagère. Je l’écoute donc, puis lui propose d’arrêter de s’en faire en lui disant : « Je la trouve drôle ton histoire! » Par mon écoute à la fois bienfaisante et un peu moqueuse, je l’ai aidé à dédramatiser la situation. Le soir même, il s’est endormi d’un sommeil d’enfant normal. Bravo mon ami, te voilà tiré d’affaire!
Il suffit parfois d’écoute, d’un bon mot, au bon moment, je crois.
Ce souvenir d’enfance m’accompagne encore aujourd’hui et me rend content. Je suis convaincu qu’on peut parfois calmer la détresse de quelqu’un en l’espace de quelques minutes avec la bonne attitude et les bonnes paroles.