Parlons surdité!

De nombreuses questions circulent à propos de la surdité. Les Sourds peuvent-ils conduire? Une personne sourde est-elle nécessairement muette? Comment fonctionne la langue des signes utilisée par la communauté sourde? Essayons donc d’y voir plus clair!
Quelques définitions
Sourd : terme sociologique qui décrit les individus qui sont médicalement sourds ou malentendants, qui s’identifient à la culture sourde et qui communiquent avec la langue des signes québécoise (LSQ).
Devenu sourd : terme médical et sociologique qui décrit les individus qui sont devenus sourds plus tard dans leur vie. Ils peuvent ne pas pouvoir s’identifier à la communauté sourde. Généralement, ces personnes parlent et maîtrisent bien le français.
Malentendant : individu dont le mode de communication préféré est verbal ou auditif et/ou avec lecture labiale (sur les lèvres). Souvent, elle entend à l’aide d’un appareil auditif.
Sourdaveugle (surdicécité) : personne atteinte d’un double handicap, soit visuel et auditif. Certaines personnes sourdesaveugles sont totalement sourdes et aveugles tandis que d’autres ont des restes visuels et auditifs. La gravité de la combinaison signifie que la personne ne peut utiliser les services destinés aux Sourds ou aux aveugles. La surdicécité nécessite donc des méthodes de communication particulières, soit la langue des signes tactiles.
Sourd-muet : terme à éviter!
En effet, ce terme ne doit pas être utilisé, car une personne sourde peut choisir de ne pas utiliser sa voix, mais cela n’en fait pas une personne muette pour autant. En réalité, seulement 1 % des Sourds sont vraiment muets.
Pourquoi un s majuscule?
La majuscule pour identifier le nom Sourd représente l’identité sourde. De son côté, la minuscule est employée pour l’adjectif sourd. Par exemple, on dira un Sourd et une personne sourde.
Niveau de surdité
Surdité légère (20 à 40 décibels) : n’entend pas précisément les sons aigus. Les bases du langage sont acquises avec de nombreuses erreurs articulatoires, liées à une non- perception des éléments de la voix.
Surdité moyenne (40 à 70 décibels) : Retard dans la parole et le langage. Certaines informations sont comprises à voix forte. La qualité du message apporté par l’appareil auditif est suffisante pour être efficace.
Surdité profonde (plus de 90 décibels) : aucune perception, ni des bruits, ni la voix sans prothèses auditives.
La langue des signes québécoise (LSQ)
La LSQ est une langue où les gestes-signes représentent des mots. Les mouvements des mains et des bras remplacent les éléments sonores de la langue orale. Ce sont les yeux qui reçoivent le message au lieu des oreilles. De plus, l’insistance, l’amplitude, la répétition, les mimiques du visage et la position du corps procurent à la langue force, couleur et nuances! C’est donc une langue qui n’est pas linéaire puisque plusieurs éléments peuvent être exprimés en même temps. Par ailleurs, la langue des signes possède une grammaire et une syntaxe qui lui sont propres. Mais attention, la langue des signes n’est cependant pas universelle! Il existe de nombreuses langues des signes pour l’anglais, l’espagnol, l’italien, etc.
Pour en savoir plus, visitez le site du Service d’interprétation pour les personnes sourdes de l’Estrie.
Catherine Chayer
Directrice au Service d’interprétation pour les personnes sourdes de l’Estrie