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vol. 20, no 4

L’évolution de la drag

3 août 2022 | Par Edward Sanger, GRIS Estrie | LGBTQ+, vol. 20, no 4

Communément appelé drag, le métier de personnificateur a su faire un grand pas pour permettre à une nouvelle génération de se démarquer. En voici un aperçu. 

Dans l’histoire, on peut citer William Dorsey Swann, la première drag connue dans les années 1880; Arthur Blake, acteur et personnificateur en Eleanor Roosevelt; Lori Shannon, première drag de la télévision en 1975 ou encore l’acteur Glenn Milstead, connu sous le pseudonyme de Divine. N’oublions pas RuPaul’s Drag Race

Comme plusieurs autres, la drag Madame Simone a coloré de nombreuses soirées.

, une téléréalité qui a su conquérir le monde en présentant plusieurs variétés. 

En terres québécoises

En 1940, le Québec nous fait d’abord connaître Lana Saint-Cyr Guilda. Cette dernière étant la toute première travestie, une véritable inspiration légendaire. L’excentricité unique d’Alexandre Remy, de Gerry Cyr et de Luc D’Arcy, pour ne nommer que ceux-là, a ensuite marqué les soirées des années 1960 et 1970. Puis, avec son personnage clownesque inspiré de Michel Tremblay, de Michèle Richard et de Clémence DesRochers, Mado Lamotte fait son apparition en 1987. Il ouvrira ensuite le Cabaret Mado en 2002, à Montréal. Aujourd’hui, le drag prend un nouveau virage avec des personnalités pétillantes comme Rita Baga, Barbada, Sally-D et Mémé Caramel. 

Alexandre Remy, une légende 

Avant la naissance de Mado Lamotte, Alexandre Remy a été personnificateur féminin depuis 1981. Coiffeur de métier, il a acquis une formation en théâtre, en ballet et en claquette. Il a gagné plusieurs prix comme Miss Plein Vent au camping Plein Vent (1981), Miss Québec pour le Carnaval de Québec par Michel Vautrin (1983) et le 3e prix mannequin dans l’agence Élégance Mode et Beauté Pierre Denis. Il a également collaboré avec Rina Berti, Paul Mathieu et Vicky Richard, tout en saisissant les occasions pour passer dans des lieux légendaires comme le Reine Elizabeth, le Château Frontenac ou le Club Baccara. « J’ai appris sur le tas, raconte-t-il. Toujours un as dans ma sacoche, j’ai appris à me lancer pour y arriver. En 2022, le métier de personnificateur est plus libre d’expression. À l’époque, être homo ou se travestir pouvait nous mener en prison avant l’annonce du Bill Omnibus en 1969. Aujourd’hui, la nouvelle génération est plus créative, débrouillarde, talentueuse, spectaculaire et ingénieuse grâce à Internet. Elle se démarque. » 

Ne cherchant pas la gloire, Alexandre Remy a suivi son intuition pour se distinguer. En 2022, le drag est un art accessible à tous grâce à des légendes qui ont milité pour montrer leurs couleurs avec fierté. « N’ayez pas peur du ridicule, j’ai osé rêver. J’ai osé essayer pour y arriver. 

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