Le bien-être des femmes
Le bien-être des femmes, quel vaste chantier de réflexion! Depuis plusieurs années, je m’investis dans le champ de la prévention des dépendances auprès des femmes. Tout ce temps m’a permis de constater que le meilleur outil de prévention est la création de bonheur pour elles-mêmes et pour leurs proches. Aucune personne ne s’intoxique jusqu’à hypothéquer sa vie si elle est heureuse. Mais, que signifie le bonheur pour une femme?
Selon moi, c’est d’abord et avant tout le sentiment de se réaliser pleinement, d’avoir l’occasion de poursuivre des objectifs qui lui sont propres, de donner un sens à sa vie. Simple, me direz-vous? Une phrase, deux lignes et tout est réglé! Si seulement c’était si simple…
Tant de questions
Mais comment se réaliser quand on est en mode survie et qu’on développe de l’hypervigilance parce qu’on baigne dans un milieu violent? Qu’on craint de ne pas avoir à manger pour soi et pour sa famille? Que le logement est insalubre ou pire encore, quand on est carrément dans la rue? Qu’on vit des pertes à répétition, quand notre corps nous lâche et qu’on n’a pas les services pour compenser ces pertes physiques ou cognitives? Qu’on vit seule, isolée et vieillissante?
De multiples solutions
Collectivement, comment bâtir une société qui facilitera le bien-être des femmes? À chaque besoin, sa solution! Ce peut être du travail pour certaines et, surtout, dans un milieu qui tient compte des contraintes liées aux engagements familiaux tout en fournissant un salaire décent; de vraies pauses rémunérées pour agir comme aidantes lorsque la famille ou le contexte le requiert. Il peut s’agir aussi des milieux de vie diversifiés autant pour les personnes dans la rue que pour les jeunes en quête de leur identité; de véritables milieux de vie également pour les aînées, pas des mouroirs où elles sont mises à l’écart et surmédicamentées.
Pour le bien-être des femmes et, par ricochet, le bien-être de tous, il faut réfléchir à l’ensemble de leurs besoins et aux particularités de leurs situations. Nous pourrons ainsi apporter des solutions aussi diversifiées que le sont leurs besoins. Il faut d’abord les écouter, les croire et légitimer leurs demandes. En terminant, je vous invite à réécouter la très belle chanson qui a accompagné la Marche Du pain et des roses.
Camille Chénard, intervenante à Élixir