Un manifeste de l’alternative en santé mentale
Bien qu’il existe plusieurs traitements pour les problématiques de santé mentale, ils ne sont pas toujours adaptés à la personne. Parfois, les traitements plus « traditionnels » règlent une partie du problème (écoute, médication si nécessaire, thérapies de groupes, etc.). Toutefois, si la personne sent qu’elle n’est pas seulement vouée à recevoir des services, mais qu’elle a quelque chose à offrir à son tour, c’est à ce moment que l’alternative en santé mentale entre en ligne de compte.
L’alternative, c’est un lieu où l’on peut se développer, se découvrir, croître et surtout, partager. C’est d’apprendre à être soi-même en respectant les autres, en les aidant et en apprenant l’un de l’autre. Tout le monde a des forces différentes et souvent complémentaires à celles des autres. L’espace d’écoute créé grâce à l’alternative permet de partager ces forces et parfois de les rallier dans un but commun.
L’alternative, c’est aussi une façon de prouver que certains préjugés liés à la santé mentale sont erronés. Par exemple, si j’apprends que je souffre d’un trouble mental, ma vie est terminée. Un diagnostic en santé mentale, ce n’est pas une condamnation, c’est une description; on décrit une partie de ce qu’on voit chez l’autre. C’est loin de comprendre l’entièreté de la personne. L’alternative, c’est d’essayer de voir ce qui se cache au-delà du diagnostic. Par exemple, si une personne est schizophrène, on peut lui demander ce qu’elle pense de ce diagnostic et comment elle se sent par rapport à cela. Parce qu’un diagnostic, c’est d’abord et avant tout le regard d’une autre personne sur soi-même. Toutefois, l’opinion de la personne elle-même est primordiale; personne ne nous connaît mieux que nous-mêmes avec notre potentiel, nos rêves et nos ambitions. L’alternative, c’est un lieu, une façon de penser, où on vous encourage à poursuivre ces rêves.
Une problématique de santé mentale, ce n’est pas une condamnation, mais plutôt un message : si la manière de faire habituelle ne fonctionne pas, il faut en trouver une autre! En ce sens, cette problématique présente une occasion d’inventer, de créer et de réfléchir autrement.
Jacob Hamelin-Lucas, intervenant en santé mentale à La Cordée
