La violence invisible

1 décembre 2022 | Par Journal de rue de l'Estrie | Communautaire, LGBTQ+, vol. 20, no 6

Dans les communautés LGBTQ+, les personnes issues de la diversité sexuelle et de genre sont confrontées au quotidien à des commentaires et attitudes homophobes, biphobes ou transphobes. Même s’il existe aujourd’hui davantage de conscientisation par l’entremise de l’éducation populaire, il semble important qu’une démystification liée à la violence vécue à même les relations lesbiennes et queer soit nécessaire. En effet, la violence vécue entre partenaires dans le cadre d’une relation LGBTQ+ est encore taboue. L’une des raisons l’expliquant serait celle de la crainte de vivre davantage de stigmatisation.

Identifier la violence
Puisqu’elle est taboue, peu de personnes ont la capacité de reconnaître la situation de violence vécue au sein de leur relation. La société véhicule, à travers les médias, une vision binaire et hétéronormative de la violence : les hommes sont violents et les femmes en sont simplement victimes. Dans une relation lesbienne, si une personne exprime à son entourage qu’elle croit vivre de la violence ou encore tente de la dénoncer, il est fort probable qu’elle ne soit pas entendue.

Les mythes entourant la violence dans les relations lesbiennes et queer comportent entre autres l’invisibilisation de la sévérité de la violence : il est de croyance populaire que deux femmes (trans, non binaires ou cisgenres) soient incapables de violence physique ou sexuelle, puisque les relations lesbiennes seraient toujours égalitaires.

Avec les années, plusieurs exemples de violence spécifique aux relations lesbiennes et queer ont été observés. On y liste notamment l’isolement de son ou sa partenaire de la communauté LGBTQ+, la menace de divulguer l’orientation sexuelle ou l’identité de genre à l’entourage d’un·e partenaire qui ne se sent pas prêt·e ou encore utiliser des préjugés lesbophobes, biphobes et transphobes pour maintenir le contrôle dans la relation. Par exemple, une personne pourrait dire à sa partenaire pansexuelle qu’elle n’est pas une vraie lesbienne comme elle afin de la rabaisser ou l’insulter puisqu’elle aurait déjà eu des relations sexuelles avec un homme.

Projet AmoVr, la blessure du silence
Projet AmoVr, la blessure du silence

Un appel à la solidarité
Pour terminer, nous vous invitons à briser le silence, que ce soit en allant chercher de l’aide si vous vous sentez seul·e dans votre relation ou encore en soutenant votre entourage pour sortir d’une relation violente. Le nouveau rôle sociétal apparaît clair : soutenir les victimes, peu importe leur âge, leur genre ou leur orientation sexuelle. Pour ce faire, vous pouvez simplement leur tendre votre oreille, les croire et les encourager à accéder à des services de suivis individuels d’accompagnement tels que ceux du Centre de Solidarité lesbienne. Pour plus d’information, consultez nos pages :  solidaritelesbienne.qc.ca/Facebook : centredesolidarité/Instagram : csl_mtl

Par Juno Desjardins (iel), intervenant·e au Centre de solidarité lesbienne

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