L’importance de dépister la violence conjugale
Le 6 décembre 1989, 14 jeunes femmes ont été assassinées à l’école Polytechnique de Montréal. Cet acte violent de misogynie a secoué notre pays et a amené le Parlement à faire du 6 décembre la Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes.
Au Québec, 2021 a été une année dramatique concernant la violence faite aux femmes : 18 féminicides ont été dénombrés. À la suite de cette vague meurtrière, le gouvernement a mis en place des mesures afin d’aider les femmes et enfants victimes de violence conjugale. Ce dernier a d’ailleurs investi et confirmé un financement de 2,4 millions de dollars en vue de déployer 17 nouveaux projets de cellules d’intervention rapide.
Les cellules d’intervention rapide
Qu’est-ce? Il s’agit de groupes de représentants d’organismes communautaires, d’organisations gouvernementales, paragouvernementales et d’intervenants qui se coordonnent pour mettre en place un plan d’action concerté ou une cellule de crise. Le but étant d’intervenir dans une situation de violence conjugale dans les 24 à 48 heures selon le niveau de dangerosité identifié.
Selon Annick Brazeau, présidente du Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale, « …il est inutile de multiplier les cellules de crise si le personnel de première ligne n’est pas formé au dépistage; ce sont bien souvent eux qui sont à la base de toute première étape du déclenchement du mécanisme de gestion de crise. » Or, madame Brazeau explique qu’il importe de former le personnel de première ligne (travailleurs aux urgences, médecins de famille et travailleurs en périnatalité) afin d’assurer la sécurité des femmes et des enfants victimes de violence conjugale. Dans cette optique, une formation sur la violence conjugale d’une durée de 6 heures est disponible sur le web pour les professionnels de la santé, sans toutefois être obligatoire.
Chiffres alarmants, dépistage essentiel
En date du 24 octobre 2022, cette année au Québec, on compte 19 décès liés à la violence conjugale. Parmi ceux-ci, on retrouve 12 féminicides, 6 infanticides ainsi qu’un homme tué par l’ex-conjoint de sa conjointe.
Les intervenantes des maisons d’hébergement pour femmes et enfants victimes de violence conjugale sont convaincues de l’importance que le personnel de première ligne suive une formation obligatoire et continue afin de mieux dépister les situations de violence conjugale. Cet outil de prévention pourrait peut-être même éviter d’autres féminicides.
Par l’équipe de La Bouée
https://cdeacf.ca/actualite/2022/03/08/pres-24-pour-doter-toutes-regions-dune-cellule-dintervention