Mais où est la ministre?
Dans le contexte des violences en croissance contre les drag queens qui font la lecture de contes, les projets de loi aux États-Unis qui interdisent la sensibilisation dans les écoles à propos de la diversité, les crimes haineux encore présents, les attaques de chroniqueurs et de politiciens sur les réalités des personnes trans, etc., je me questionne à savoir où est la ministre? Pourquoi ne réagit-elle pas? Pourquoi ne dénonce-t-elle pas publiquement ces dérapages? Pourquoi ne met-elle pas en place des mesures pour contrer cela?
À mes questions, je répondrais simplement qu’elle est inexistante. Je m’explique. Avant l’élection de 2022, le gouvernement du Québec avait un ministre responsable de la lutte contre l’homophobie et la transphobie, soit le ministre de la Justice. C’était dans son titre de ministre. Il avait sous sa responsabilité directe le Bureau de lutte contre l’homophobie et la transphobie. Cependant, depuis l’élection, le Bureau de lutte est sous la responsabilité du Secrétariat à la condition féminine, dont la ministre responsable est Mme Martine Biron. Le titre de ministre responsable de la lutte à l’homophobie et la transphobie n’est donc plus présent dans l’appellation de la ministre. Elle en est responsable par ricochet. On se retrouve donc sans représentation au gouvernement et plus largement dans les réactions médiatiques de celui-ci. Notons aussi que ce changement a été fait sans préavis et sans consultation des groupes communautaires. Je l’ai personnellement appris dans les médias.
Nous nous devons de réagir. Sinon, je crains que d’autres organismes se retrouvent dans la situation d’Interligne, un organisme d’écoute qui voit sa ligne de nuit être menacée de fermeture par manque de financement. Il s’agit pourtant d’un service fort essentiel pour nos communautés.
En terminant, je vous souhaite un bon mois de la fierté, un événement célébré au Québec en août, mais souligné mondialement en juin.
Cédric Champagne, coordonnateur de Divers-Gens