Regard sur le deuil
Il y a autant de deuils différents que d’êtres humains. Face à la perte d’un être cher, chacun réagit différemment. Toutefois, un aspect est commun à tous : il y a une perte de repères significative.
Que ce soit un conjoint, un parent, une sœur, un cousin ou un voisin, lorsque l’on fait face au décès d’une personne qui partageait notre quotidien, il faut apprendre à vivre avec son absence. Il serait aisé de donner une recette infaillible du genre « Prenez cette potion et tout sera réglé! » pour passer à travers le deuil. Ce serait simple, mais pas très aidant.
Le chemin du deuil passe par plusieurs états. On parle d’états plutôt que d’étapes. Par définition, lorsqu’on franchit une étape, elle est terminée et on passe à la suivante. Quant aux phases du deuil, il est fréquent de revenir sur certains états durant le cheminement. Il est fort possible que la colère réapparaisse après plusieurs mois, par exemple.
Très souvent, on veut se rétablir rapidement et les gens de notre entourage nous pressent d’aller mieux, car ils souhaitent nous voir sourire et être heureux. Toutefois, il importe de prendre le temps de vivre son deuil, de réorganiser sa vie. Combien de temps cela durera-t-il? Le temps qu’il faudra. Tant que la personne endeuillée fait des pas, c’est signe que le deuil est sain. Mais ça ne veut pas dire pour autant que c’est facile.
Une trousse pour vivre son deuil
Il n’y a pas de potion pour éviter le deuil, mais on peut se construire une trousse personnelle. Dans l’urgence, répondre aux besoins primaires, soit ceux de manger et de dormir. On pourrait aussi y retrouver des tisanes apaisantes, de la musique à notre goût, du chocolat… Et pour l’expression des émotions, des souvenirs, des photos, un cahier pour écrire. On peut se référer à cette trousse aussi souvent qu’on le désire. Et elle se bonifiera au fil de temps. Durant les moments difficiles, on y cherche l’apaisement salutaire.
Et lorsque les symptômes physiques du deuil sont trop forts, permettez-vous de pleurer. Non seulement les larmes diminuent la sensation d’oppression, mais elles libèrent aussi une substance bienfaisante, l’endorphine. Parler de ce que vous vivez est sain. Vous serez étonné de réaliser que vous n’êtes pas seul à vivre ces états du deuil dans l’ordre, dans le désordre, rapidement ou plus lentement.
Bon courage!
François Fouquet, coopérative funéraire de l'Estrie