La violence conjugale n’a pas d’âge
La violence conjugale est présente dans les couples de tous âges et affecte les personnes qui en sont victimes. Elle impacte négativement leur bien-être, leur intégrité et leur qualité de vie. Qu’en est-il de la violence conjugale chez nos aînés?
Plusieurs facteurs peuvent expliquer la présence de violence entre conjoints âgés. D’abord, le processus de vieillissement peut occasionner du stress dans le couple par les changements de rôle qu’il entraîne (départ des enfants, retraite, maladie, etc.). D’ailleurs, l’épuisement de l’un des conjoints qui doit s’occuper de l’autre pour des raisons de santé peut entraîner des situations de violence même s’il n’y en avait jamais eu auparavant.
Il importe de soulever que pour nos aînés, la décision de mettre fin à une relation conjugale violente peut s’avérer difficile. En effet, leurs valeurs souvent traditionnelles, la croyance que le divorce est inacceptable, la loyauté envers leur partenaire et la croyance que la personne ne pourra pas prendre en charge les responsabilités jusqu’alors assumées par l’autre représentent des obstacles majeurs à la rupture.

De plus, éprouver des difficultés à dénoncer la violence subie et demander de l’aide fait également partie de leur réalité. L’isolement, la honte, la peur du jugement et de ne pas être cru ou la crainte de représailles ne sont que quelques raisons expliquant leur silence, jumelé à un sentiment de culpabilité, de dépendance économique et de méconnaissance des organismes en violence. L’aîné peut aussi craindre de dénoncer la situation de peur d’être placé en institution contre son gré.
Mais que faire lorsque nous sommes témoins de violences faites chez une personne âgée?
- Informez et sensibilisez les personnes âgées à propos du phénomène de la violence conjugale et des ressources disponibles tant pour l’auteur de violence que pour la victime;
- encouragez les réseaux de soutien sociaux et familiaux du couple;
- offrez votre soutien et votre écoute et leur dire qu’ils ne sont plus seuls. Bien souvent, les aînés ont surtout besoin d'écoute;
- accompagnez autant les victimes que les auteurs de violence dans la recherche d’aide et de solutions qui répondent à leurs valeurs. Il ne faut jamais oublier le lien qui les unit depuis parfois un grand nombre d’années et le caractère émotif de leur situation.
Soyez vigilants face aux signes que vous apercevez. Il s’agit souvent de la pointe de l’iceberg!
Josée Michel, directrice générale du Seuil de l’Estrie