La surdité dans un monde d’entendants
Selon le premier rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) déposé le 2 mars 2021, une personne sur quatre pourrait avoir des problèmes auditifs d’ici 2050, soit plus d’un milliard d’individus. De malentendant à surdité complète, le spectre est large. Quoi qu’il en soit, ce handicap invisible comporte son lot de défis au quotidien, notamment au niveau de la communication.
Comme l’affirme Stéphan Jacques, directeur général de l’Association des Sourds de l’Estrie et vice-président du Service d’interprétation pour personnes sourdes de l’Estrie (SIPSE) : « Il y a des Sourds qui se débrouillent très bien pour communiquer, alors que c’est plus difficile pour d’autres. Ça joue beaucoup avec l’éducation, l’intérêt de soi et envers la vie ainsi que le degré de surdité. Certains parlent la Langue des Signes Québécoise (LSQ), d’autres lisent sur les lèvres; il y en a qui portent des appareils auditifs alors que d’autres ont des implants cochléaires ou aucun des deux. »
Bien que les appareils auditifs puissent pallier le problème, ils ne sont pas « magiques », soulève la directrice du SIPSE, Émilie Roussel. En effet, ces derniers amplifient tous les bruits. « Nous, les entendants, pouvons faire abstraction des bruits ambiants lorsqu’on parle à quelqu’un, explique-t-elle. C’est plus difficile pour une personne qui porte un appareil qui les amplifie. »
La circulation routière, les conversations secondaires, la ventilation… les bruits ambiants se trouvent partout où l’on va. Pour Stéphan Jacques, aller au restaurant peut s’avérer un cauchemar puisqu’il devient difficile de comprendre la conversation avec son interlocuteur. « Tout est conçu pour les personnes entendantes, soit les alarmes de feu et les téléphones par exemple », souligne Émilie Roussel.
Faciliter la communication
Ce qui fait grincer le plus des dents M. Jacques est lorsqu’on lui parle sur un ton enfantin. Attirer l’attention de la personne avant de lui parler, s’assurer d’avoir un éclairage adéquat, se tourner face à elle et lui parler clairement à vitesse modérée sans exagérer en articulant sont quelques conseils qu’il apporte. De plus, des alternatives telles qu’utiliser la messagerie texte et pointer du doigt sont très efficaces pour faciliter la communication.
Une mission humaine
La mission du SIPSE est de promouvoir et de fournir, dans la région de l'Estrie, des services d'interprétation qui respectent les droits et intérêts des personnes sourdes, malentendantes et sourdes aveugles tout en répondant à leurs besoins les plus essentiels. Pour en connaître davantage, visitez le site Web du SIPSE au sipse.penseweb.com.