Et après Fière la fête, qu’est-ce qu’on fait ?
Les nombreux événements organisés dans le cadre de Fière la fête ont parfois été le petit coup de pouce qui a permis des rencontres avec des personnes désirant aider, soutenir, accompagner et appuyer la communauté LGBTQ+ ou en comprendre les enjeux.
La semaine du 10 septembre dernier, se déroulaient les festivités de la fierté de Sherbrooke : Fière la fête! Cet événement représente pour les communautés LGBTQ+ de la région une occasion de se rassembler. On y partage nos connaissances et on consolide nos actions communautaires. C’est aussi simplement un moment de plaisir à être ensemble dans des milieux sécuritaires et accueillants. Tout le monde y est allé à sa façon, parfois de manière flamboyante, parfois discrète.
J’ai reçu des témoignages touchants remplis de reconnaissance de personnes heureuses d’avoir participé à nos activités et partagé ces moments avec nous. Plusieurs m’ont dit : « À l’année prochaine, on veut revenir. On a adoré tout ce qu’on a fait, c’était incroyable!»
Malgré cela, c’est une année difficile pour les personnes LGBTQ+ à travers le monde, et même ici, au Québec. Ce matin encore, il y avait des manifestions dont les militants et les militantes souhaitent abolir les notions liées au genre dans les écoles et que l’on cesse d’offrir une éducation sexuelle aux enfants. Pourtant, ce sont les seuls sujets pédagogiques où l’on aborde les réalités LGBTQ+ dans de nombreux milieux. Les réalités que l’on cache ne s’effacent pas, mais les jeunes qui ne se reconnaissent pas dans les modèles qui leur sont proposés, elleux, s’effacent.
Autrement dit, chaque fois que l’on ignore une réalité en la traitant de théorie, de quelque chose d’abstrait que l’on peut remettre en question et débattre, on remet en question des existences. On porte atteinte à l’intégrité des personnes qui vivent ces réalités. Même si cela va à l’encontre de la charte des droits et libertés, c’est quelque chose de difficile à contester dans le système de justice actuel. Même si c’est violent pour les personnes dont les réalités sont invisibilisées, personne ne sera arrêté pour avoir dit qu’il ne croyait pas en quelque chose.
C’est là que les personnes alliées ont le pouvoir de changer les choses. C’est dans ces moments de plus en plus fréquents, que les gens ayant un contact avec nos réalités sans les vivre elles-mêmes peuvent se lever et dire ce qu’elles ont vu, s’assurer que nous sommes visibles, entendus et entendues. C’est ainsi qu’on peut nous tenir la main pour former une chaine humaine et nous sortir de cet effacement, de cette noirceur.
Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? On se tient la main, c’est ça qu’on fait maintenant!
Geneviève Ste-Marie, directrice générale de TransEstrie