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Femmes
vol. 21, no 5

La misogynie à l’ère du numérique

25 octobre 2023 | Par Maison Séjour | Femmes, vol. 21, no 5

Une nouvelle forme de violence accable les femmes depuis maintenant plusieurs années : la violence par la technologie.

Protégés par l’anonymat, des hommes décident chaque jour de s’attaquer à des femmes en ligne. Qu’elles soient des personnalités publiques, une ex-conjointe ou même de pures inconnues, aucune femme ne semble à l’abri de cette violence.

Les statistiques sont indéniables : encore une fois, les hommes sont surreprésentés comme étant les auteurs de violence et les femmes, en tant que victimes. Selon une recherche de Lewis, Rowe et Wiper de 2017, les hommes tomberaient rapidement dans les propos haineux et dans la violence psychologique, particulièrement en ligne. Une autre étude menée par le Conseil du statut de la femme en 2018 dévoile que 75 % des Québécoises âgées entre 18 et 24 ans auraient déjà été victimes d’une forme de violence en ligne.

Protégés par l’anonymat, des hommes décident chaque jour de s’attaquer à des femmes en ligne. Qu’elles soient des personnalités publiques, une ex-conjointe ou même de pures inconnues, aucune femme ne semble à l’abri de cette violence. Ce phénomène, aussi appelé hostilité en ligne, prend plusieurs formes, toutes aussi violentes les unes que les autres. On passe des insultes en ligne proférées par un inconnu, aux discours misogynes soutenus par des personnalités publiques, jusqu’à la distribution non consentie d’images intimes (revenge porn) par un ex-conjoint.

Si certaines plateformes font des efforts afin de filtrer les insultes et la violence, d’autres semblent s’en désintéresser. On peut penser à l’application Telegram qui, en 2021, avait permis à plus de 3000 hommes de se partager des photos intimes de femmes sans leur consentement. Il y a aussi les blogues en ligne qui réunissent des hommes s’identifiant comme des Incels (célibataires involontaires) ou des MGTOW (men going their own way) et qui font l’éloge d’hommes ayant commis des crimes misogynes comme Eliott Rogers ou Alek Minassian. Ces blogues ouvertement misogynes dénoncent la société de gynocentrisme et encouragent les hommes à se « réveiller » et à lutter contre le féminisme et les femmes en général.

Même protégées par un écran, les victimes vivent avec des conséquences qui ne sont pas moindres. Les conséquences de l’hostilité en ligne peuvent avoir de graves impacts sur la santé mentale, la santé physique, la vie privée, la réputation, la vie professionnelle et bien d’autres.

La violence envers les femmes est partout, même si elle peut parfois être invisible. C’est pourquoi, depuis 2008, le Comité 12 jours organise les 12 Jours d’actions contre les violences faites aux femmes, du 25 novembre au 6 décembre. Nous vous invitons à participer aux diverses activités et actions près de chez vous lors de cette semaine importante.

Maxim, intervenante à La Maison Séjour

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