Les enjeux de la diversité sexuelle

4 décembre 2023 | Par Andréa Maheux | Communautaire, LGBTQ+, vol. 21, no 6

 

On observe une remontée importante de la transphobie et de l’homophobie depuis la pandémie, ainsi qu’un recul d’environ dix ans concernant les croyances et préjugés. Samuell Beaudoin, nouvellement directeur général du GRIS Estrie, nous éclaire à propos de la situation actuelle.

Selon Statistiques Canada, on dénombre environ un million de personnes faisant partie de la communauté LGBTQ2+.

GRIS Estrie est un organisme à but non lucratif fondé en 2014 ayant pour but de démystifier l’homosexualité, la bisexualité et la pansexualité afin de faciliter l’intégration des personnes LGBTQ+ dans la société. Les bénévoles de GRIS Estrie font des interventions dans des écoles, des résidences pour personnes aînées et dans des milieux de travail en partageant leur vécu.

C’est en distribuant des questionnaires permettant de recenser les différents préjugés des étudiant.es sur les communautés LGBTQ+ que l’équipe de GRIS Estrie a constaté avec déception une augmentation notable de l’homophobie et de la transphobie auprès des jeunes.

Qu’est-ce que l’orientation sexuelle?

M. Beaudoin définit l’orientation sexuelle comme étant l’attirance physique qu’une personne éprouve envers une autre. « L’orientation sexuelle est l’attirance physique qu’une personne éprouve envers une autre personne. Certaines personnes ont une orientation sexuelle regroupant leur attirance physique et romantique et d’autres sont attirées par différents genres de façon romantique ou sexuelle. Certaines sont même peu attirées, ou pas du tout attirées sexuellement ou romantiquement par d’autres personnes. Celles-ci se retrouvent sur le spectre de l’asexualité ou de l’aromantisme. »

La mention X : un bon pas dans la direction de la non-binarité

L’équipe de GRIS Estrie réalise des interventions en milieu scolaire afin de démystifier la diversité sexuelle et de genre. De gauche à droite : Catherine Gagné-Létourneau, stagiaire, Samuell Beaudoin, directeur, Mariana De la Rosa, adjointe administrative et chargée des communications. © Andréa Maheux

GRIS Estrie démystifie aussi l’identité de genres lorsque la réalité de leurs bénévoles le permet. Un enjeu couramment soulevé par les personnes non binaires est la non-légitimité de leur identité de genres. « C’est confrontant pour certaines personnes, car socialement, on identifie deux genres distincts : les hommes et les femmes. Les personnes non binaires remettent ce modèle en question par leur existence. »

Depuis le 17 juin 2022, il est possible de présenter une demande de changement de mention du genre pour obtenir une mention non binaire (X). Bien que cette mention soit représentée sur le certificat et la copie d’acte de naissance de la personne concernée, il n’est pas pour autant facile de l’appliquer sur les cartes d’identité comme celle de l’assurance maladie. « Un effort se fait, mais il y a encore des obstacles, constate le directeur général. Ce n’est pas uniforme. »

Éduquer à la diversité

Les cours de sexualité ne sont pas encore au point. Samuell Beaudoin souhaite une représentation plus réaliste des cours de sexualité. « Que la sexualité soit entre des personnes hétérosexuelles ou allosexuelles, il importe de donner des cours de sexualité réalistes qui montrent des habitudes sécuritaires, consensuelles et adaptées aux réalités de tout.es les jeunes. C'est important qu'iels sentent que leurs réalités sont représentées dans les cours de sexualité. »

Il y a une différence entre l’identité de genre et l’expression de genre, une réalité méconnue. L’identité de genre se réfère au genre auquel on s’identifie dans tout le spectre. On y retrouve notamment androgyne, bispirituel, cisgenre, etc. L’expression de genre, quant à elle, se réfère à la façon dont la personne se dévoile au monde entier par son style vestimentaire et ses pronoms.

 

Andréa Maheux, journaliste pour le Journal de rue de l’Estrie

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