L’habit ne fait pas le moine

5 août 2024 | Par Louise Gauthier | Camelots, Voix libre, vol. 22, no 4

Effectivement, l’habit ne fait pas le moine. Ce n’est pas parce que nous ne nous habillons pas avec des vêtements crottés et trouvés que nous ne vivons pas dans la pauvreté.

Louise Gauthier, camelot du Journal de rue © Nancy Mongeau, JRE

Il ne faut surtout pas se fier aux apparences, souvent les gens ont des préjugés face à ça. Il faut bien qu’il y ait un minimum de propreté, étant donné que nous, les camelots, travaillons avec le public.

Un jour, pendant que je vendais le Journal de rue, il y a un client qui m’a dit : « En tout cas, tu es pas mal trop belle pour vendre le Journal de rue! » Puis, il est parti en voiture. Ou bien encore, il y a une dame qui m’a déjà dit : « Tu ne peux pas être dans la rue, tu es trop belle! » Personnellement, je ne vois pas le rapport entre le fait d’être bien mise et la pauvreté. Ce n’est pas parce que le journal porte le nom Journal de rue de l’Estrie, que nous sommes nécessairement dans la rue! Pourtant, plusieurs pensent que c’est le cas. Parfois, ça peut arriver, mais souvent, nous vendons le journal pour nous sortir de la misère et payer nos choses.

Je voudrais dire aussi que nous ne faisons pas de bénévolat, chaque camelot vend le journal pour ses propres besoins. Charles et moi vendons le journal pour nous nourrir et nous habiller, car nous ne pouvons pas aller dans les ressources d’aide alimentaire à cause des allergies de Charles. Peu importe notre vécu, si nous sommes camelots, c’est qu’il y a une raison derrière.

Alors merci de nous encourager, ça fait chaud au cœur!

Louise Gauthier, camelot du Journal de rue

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