La mort, un tabou. Vraiment ?

4 février 2025 | Par François Fouquet | Mort, Partenaires d'affaires, vol. 23, no 1

C’est devenu presqu’un automatisme. Quand on parle de la mort, on glisse à peu près tout le temps le fait que « la mort, c’est un tabou dans notre société. » Vraiment ?

On oublie souvent que la vie et la mort sont interreliées.
▪ Source : Nicole Boisvert © 2015.

Plus je discute de la mort dans le cadre professionnel ou personnel, plus je réalise que lorsqu’un malaise s’installe, c’est souvent parce le sujet de la mort nous ramène à notre propre perspective. À ce moment, j’y vois un malaise tout naturel et non un véritable tabou.

On ne parle pas de la mort en la désignant comme « le mot en m », à ma connaissance! Pourtant, j’entends aussi l’argument selon lequel « c’est un tabou puisqu’on n’en parle jamais, ou très rarement ». La rareté du sujet n’en fait pas un tabou. Et je conçois très bien qu’on gravite dans nos quotidiens en parlant bien plus de la vie que de la mort ! C’est une normalité.

Un sujet qu’on doit éviter ?
Il ne faut pas éclipser complètement le sujet. Être conscient de sa propre finalité est sain pour soi et ses proches. C’est une sorte de fatalité qui ne doit pas, cela dit, devenir anxiogène. Voyons-le d’un angle positif : on ne parle pas de la mort sans parler de la vie ! Les deux sont étroitement liées.

Spécifier à nos proches les préférences qu’on a par rapport à la mise en place de nos funérailles, le temps venu, n’est ni anodin ni vain. Mais il y a un petit mais : comme la sensibilité autour du sujet est à géométrie variable d’une personne à l’autre, il faut vous assurer que vos interlocuteurs et interlocutrices sont à l’aise dans la discussion.

Un autre point à considérer et le fait que, quand on décide d’aborder le sujet (souvent délicat!) de nos volontés par rapport à notre propre mort avec nos proches, il est de mise de tenir compte de leurs besoins et de leur perception des choses. On pense souvent à notre mort en fonction de nous-mêmes, mais laisser une marge de manœuvre minimale à nos proches pour la mise en place de rituels est très sage.

En bout de piste, parler de la mort ne l’attire pas… Je peux en témoigner, j’en parle chaque jour ! Pour terminer sur une note lumineuse, je vous refile cette courte discussion entre deux personnes : « — C’est plate, un jour, je vais mourir… — Oui, mais tous les autres jours, tu vas vivre ! Alors, allez, hop ! »
Bonne réflexion et bonnes discussions.

Les chroniques de l’espace Partenaires d’affaires sont commanditées par des entreprises soigneusement sélectionnées par le Journal de rue de l’Estrie pour leur désir de contribuer à la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale.

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