Mon Exil en Estrie
Je suis natif de Salaberry de Valleyfield. J’ai laissé l’école à 15 ans. Je travaille alors chez un pomiculteur et deviens chauffeur de chariot-élévateur pour la compagnie Eau Labrador pendant sept ans. Malheureusement, je me fais mal à la colonne vertébrale.
Entre temps, je fonde une famille de trois enfants (je suis maintenant grand-père de trois beaux petits-enfants). Puis je divorce, ce qui me fait mal et fait que je me mets à boire beaucoup d’alcool pour oublier ma grosse peine.
Je vais en thérapie à Toxico-gîtes pour régler mon problème d’alcool. À ma sortie, je pile sur mon orgueil en allant à La Chaudronnée, la soupe populaire à Sherbrooke. J’ai été bénévole en m’occupant de la maintenance et j’en suis fier. Là-bas, j’entends parler du journal de rue et je vois des camelots au centre-ville vendre le journal.
Deux ans après, je me fais approcher par le camelot Bernard et je fais des démarches pour devenir camelot. J’aime bien mon travail, car je vois beaucoup de monde, surtout le pauvre monde. Je communique avec eux en les aidant. Je vois beaucoup de préjugés sur les pauvres ou les riches; c’est quand même des humains qui ne sont pas à l’abri de la maladie, du stress, d’un divorce, de coups durs, des jugements… Tout ça m’a fait beaucoup évoluer dans ma vie.
Ce que j’aimerais pour l’avenir
J’aimerais trouver une amie pour partager ma vie et qui m’accepte (ça été dur avec mon ex-femme), pour passer des moments heureux. Je ne cours pas après ça, mais si ça m’arrivait, je serais comblé de bonheur.
Merci à vous, propriétaires d’entreprises, gérants, employés.
Je veux remercier les commerces qui nous laissent vendre le journal, ce qui me rend utile et qui encourage le pauvre monde. Merci aussi à tous les camelots pour votre implication et votre bon travail. Félicitations !