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Interculturalisme

Déraciner son arbre, toute une aventure!

1 février 2018 | Par Monique Turcotte | Interculturalisme

Immigration, Réfugiés et Citoyenneté est, au Canada, le ministère responsable des programmes et des services d’immigration, d’établissement, de réinstallation et de citoyenneté. Le ministre actuel est Ahmed Hussen. Au Québec, le ministère de l’Immigration, de la Diversité et l’Inclusion a aussi des pouvoirs et des responsabilités. Le ministre actuel est David Heurtel. C’est en passant par ces deux portes qu’une nouvelle vie peut commencer. 

Les nouveaux arrivants sont regroupés selon des catégories bien précises au sein de ces ministères afin d’offrir les services appropriés à chacun des demandeurs. Deux grandes catégories sont identifiées : les résidents permanents et les résidents temporaires. 

Faire ses valises et quitter son pays pour devenir Canadien n'est pas si simple. Une administration complexe très stricte doit être respectée et les démarches ne sont pas les mêmes selon le type d'immigrant reçu. Crédits photo : Nicole Boisvert

Le résident permanent se définit comme une personne qui a obtenu ce statut en immigrant au Canada, mais qui n’est pas encore citoyen canadien tandis que le résident temporaire n’a pas de permanence à son arrivée.  

Les résidents permanents sont des personnes nées dans un autre pays que le Canada et qui souhaitent s’y installer. Dans ce regroupement, on retrouve les réfugiés pris en charge par l’état, les réfugiés parrainés par le privé, les travailleurs qualifiés et les investisseurs incluant les travailleurs autonomes. Toutes ces personnes obtiennent le droit d’habiter, de travailler ou d’étudier n’importe où au Canada. Après quelques années de résidence, s’ils le souhaitent, ils peuvent demander la citoyenneté canadienne qui leur permettra d’exercer le droit de vote, d’appliquer à certains postes de travail et de voyager avec un passeport canadien. Et après l’assermentation comme citoyen canadien, le statut de résident permanent n’est plus pertinent. 

Le résident temporaire est une personne née dans un autre pays que le Canada et qui désire rester ici pour un temps déterminé ou qui souhaite régulariser sa situation, car il n’a pas été en mesure d’obtenir sa résidence permanente avant d’arriver. S’il souhaite rester à demeure, il doit entreprendre le processus en présentant une demande pour obtenir la résidence permanente. 

Font partie de cette définition les demandeurs d’asile. Ces derniers ne deviennent pas sur-le-champ des résidents permanents. Pour obtenir le statut de réfugié, les demandeurs d’asile doivent présenter une demande écrite au gouvernement fédéral. Ensuite, le plus important tribunal administratif indépendant au Canada, soit la Commission de l’immigration et du statut de réfugié, doit l’étudier et décider de son approbation ou son refus. Si leur requête est approuvée, ils pourront alors faire une demande pour obtenir leur résidence permanente et bénéficier de la plupart des services publics offerts aux natifs canadiens. Entretemps, ils peuvent bénéficier du Programme fédéral de santé intérimaire pour la couverture des soins de santé de base et de l’aide de dernier recours s’ils n’ont pas d’autres sources de revenus. Le soutien financier accordé par le gouvernement est le même que celui octroyé aux familles natives sans revenu. 

Parmi les résidents temporaires, on regroupe aussi les travailleurs saisonniers, par exemple, ceux qui viennent faire les récoltes et passent une partie de l’année dans diverses parties du Canada. On retrouve aussi les aides familiaux résidant chez leur employeur, les personnes qui ont un Permis Vacances Travail (PVT) qui émane d’un accord entre le Canada et des dizaines de pays et permet de travailler ou simplement de résider et voyager ou le Permis de Travailleur Étranger Temporaire (PTET) qui est un permis standard pour travailler avec un employeur désigné qui fait une offre d’emploi. 

Parmi ces travailleurs, on voit arriver de jeunes professionnels qui demandent le permis (PJP) avec lequel ils peuvent accepter un emploi d’un employeur désigné qui leur fait une offre d’emploi. Les étudiants étrangers, de plus en plus nombreux à s’inscrire dans nos établissements scolaires, font aussi partie des résidents temporaires. Ils ont besoin d’un visa étudiant pour étudier au Canada. 

En dernier lieu, les touristes qui visitent les diverses régions du Canada, et ce en toutes saisons, sont considérés aussi comme résidents temporaires. 

Toute personne visitant ou travaillant au Canada peut faire une demande d’immigration et se soumettre à tout le processus de sélection, étape souvent parsemée d’embûches qui, pour réussir, exige temps et patience. 

Pour faciliter l’acceptation de leur demande, les requérants doivent d’abord connaître quelques éléments avant d’entreprendre leurs démarches.  

  • Choisir la province où ils souhaitent immigrer; 
  • Déterminer leur statut d’immigration (étudiant, travailleur, investisseur, etc.) ; 
  • Identifier les différentes options d’immigration qui s’offrent à eux. 

Selon l’histoire de chacun et le pays d’origine, le processus peut prendre de quelques mois à plus d’un an pour compléter toutes les étapes d’une demande d’immigration. 

Tout n’est pas rose pour qui prend la décision de transplanter ses racines en sol inconnu. D’inspirantes réussites d’intégration côtoient des échecs, des regrets, des départs même. Dans tous les milieux, on apprécie la présence des Néo-Canadiens qui arrivent avec leurs mets nouveaux, leur culture différente de la nôtre, leurs rires, leurs histoires, les traditions. Toute cette contribution colore notre communauté d’œuvres d’art, de langues et de rythmes étrangers qui enrichissent nos musiques et nos pas de danse. Il faut voir le grand rassemblement du Festival des traditions du monde qui se tient chaque mois d’août à Sherbrooke pour apprécier la richesse culturelle venue d’ailleurs. 

Tous ces succès d’intégration et d’enrichissement mutuel ne font pas oublier les problèmes qu’éprouvent certains immigrants. L’adaptation est un processus complexe. Des différences culturelles majeures, par exemple, l’égalité entre les femmes et les hommes, l’autorité parentale (entendre paternelle), l’absence du soutien de la famille élargie restée au pays natal, l’isolement causé par la méconnaissance de la langue française ou le manque de réseau, peuvent représenter des obstacles à l’intégration. Les écueils sont nombreux, il est nécessaire d’avoir un bon capitaine à la barre du navire pour garder le cap. Il est important que l’aide appropriée soit offerte aux personnes qui peinent à s’enraciner, il faut tendre la main avec compassion… Chaque geste favorisant l’intégration des nouveaux arrivants aide à l’enracinement de son arbre dans sa nouvelle terre. S’il s’agissait de nous ou de nos enfants perdus, isolés en terre étrangère, n’aimerions-nous pas qu’un regard se pose sur leur détresse ? Donner son sourire n’a jamais appauvri personne ! 

Tout comme les natifs, les personnes immigrantes doivent déclarer leurs revenus et payer des impôts, s’il y a lieu, et respecter toutes les lois canadiennes à l’échelle fédérale, provinciale et municipale. 

Génération après génération, le Canada a toujours su compter sur une immigration dégourdie et entreprenante pour enrichir ses sphères économique et culturelle. Le pays se distingue par son ouverture envers les nations et les cultures du monde entier. Mises à part les Premières Nations, ne sommes-nous pas tous des citoyens « venus d’ailleurs » ? 

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