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Une activité de lutte à la stigmatisation en santé mentale

1 juin 2018 | Par Claude Moreau | Voix libre

Le 22 mars à Coaticook et le 24 à Sherbrooke avait lieu l’événement « À livres ouverts » dans les bibliothèques publiques de ces deux villes. Organisé conjointement par l’Association québécoise de réadaptation psychosociale (AQRP) et l’Association des bibliothèques publiques du Québec (ABPQ) dans le cadre de la Semaine nationale des bibliothèques publiques, l’évènement a été financé par la Direction de la santé mentale et dépendance du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de l’Estrie – Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke. 

Claude Moreau
Claude Moreau, un " livre vivant "

Le but de l’évènement était de lutter contre les préjugés entourant les personnes vivant ou ayant vécu un problème de santé mentale.  Le concept était celui d’une « bibliothèque vivante ».  Pour celles et ceux qui ne sont pas familiers avec le concept, il s’agit d’emprunter un « livre vivant » pour 15 minutes, « livre vivant » étant une personne qui accepte de parler de son cheminement ou de son vécu.  Les « lecteurs » pouvaient aussi poser des questions à celles-ci. 

Un évènement du même genre avait déjà eu lieu à Granby l’année passée dans le cadre de la Semaine nationale de la santé mentale, organisé cette fois par l’Autre Versant, une ressource alternative en santé mentale. C’était une première pour Sherbrooke et Coaticook. À Coaticook, il y avait quatre « livres vivants » dont trois de Sherbrooke et un de Ste-Edwidge. Une personne de la ressource alternative en santé mentale locale l’Éveil était aussi présente. Cependant, compte tenu de la nouveauté de l’évènement, il n’y avait pas foule. 

À Sherbrooke,  les trois mêmes « livres » étaient de retour. Même si la durée de l’évènement était moindre qu’à Coaticook, il y a eu plus de personnes pour nous « emprunter ». Malgré un faible taux de participation de la population, je crois que l’évènement a été un succès. Comme c’était la première fois qu’une expérience de ce genre était tentée dans ces deux villes, il ne fallait pas compter sur des foules.  Il faut laisser le temps aux gens de s’approprier l’activité.  

Personnellement, j’ai bien aimé mon expérience comme « livre vivant ».  On sent un questionnement dans la population sur le quotidien des personnes vivant ou ayant vécu un problème de santé mentale. Il y a aussi un intérêt pour leur cheminement vers leur rétablissement. On peut constater un changement dans la perception qu’ont les gens des problèmes de maladie mentale. Il reste cependant beaucoup de travail de sensibilisation à faire.  C’est pourquoi il faut continuer à démystifier les problèmes de santé mentale. Il faut aussi continuer à utiliser des stratégies de contact direct, tel que cet évènement, celles-ci étant les plus efficaces pour lutter contre les préjugés. 

Au plaisir de vous faire la « lecture » de mon vécu et de mon cheminement de rétablissement l’année prochaine! 

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