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D’Asbestos au ciel étoilé de l’hémisphère Sud

1 octobre 2018 | Par Jan-L. Munk | Voix libre

L’idée de retourner à Asbestos vient probablement d’une image de ces tuiles d’amiante qui servaient de recouvrement à la maison de mon enfance. Jusqu’à mon arrivée à Sherbrooke, j’ai cru que cette maison était la seule à avoir conservé ses tuiles d’amiante jusqu’à ce jour. Je compose toujours avec l’idée qu’on ne peut toujours avoir le monopole, mais enfin.

mine asbestos
La mine d'Asbestos

Je me souviens encore de ces boites arborant le nom Johns-Manville dans le garage durant toutes ces années que mon père a mis pour recouvrir la maison. Et que dire du fait qu’on jouait avec les coupures de ces tuiles d’amiante, sauf qu’on s’est bien amusé! Et… je respire encore aujourd’hui. Ne vous inquiétez pas, je ne poursuivrai pas la compagnie si je meurs de cancer, c’est que j’aurai fumé tellement de cigarettes depuis cette époque!

Asbestos, quels autres souvenirs me reviennent? Ah oui, ces francophones en Ontario que j’ai côtoyés tant au travail que dans les communautés franco-minoritaires dans le Sud-Ouest de cette province voisine. Mais ce qui m’a conduit à Asbestos la première fois, c’est la sœur d’un ami. Durant la semaine de relâche au printemps dernier, on s’emmerdait, nous trois, avec les chiens qui ne s’étaient pas encore apprivoisés. Je me souviens qu’au trou de la mine Jeffrey, il ventait tellement fort qu’il fallait tenir Mathilde si on ne voulait pas qu’elle s’envole.

Bon, il fallait que j’y retourne lorsque mon ami Tarik était venu me voir après six ans d’absence. Encore une fois, on mourrait d’envie de sortir de la maison. Comme je n’avais pas mon navigateur habituel, je m’étais perdu autour de Thetford-Mines, donc...ben oui! Je nous ai payé une consolation en retournant au trou de la mine Jeffrey à Asbestos.

C’est là qu’on a rencontré deux jeunes Lillois qui se dirigeaient vers l’hémisphère Sud à pied, en auto-stop, et comment encore. Ils étaient accompagnés de Jean Béliveau. Pas le joueur de hockey, mais l’autre, celui qui est encore vivant; celui qui a fait le tour du monde à pied… moi qui me trouvais bon avec mon pèlerinage de 400 km... ouais!

J'étais fasciné par la conversation entre ces deux jeunes au début de leur périple, et cet homme, leur aîné, avec l'expérience de sa marche autour du monde qui aura pris onze ans de sa vie. Leurs deux projets dépassent l'idée des voyages initiatiques que j'ai lus, mais rappellent plutôt un désir d'être plus vivant que ce qu'un quotidien ordinaire peut offrir.

J’étais ému de les voir, non pas du tout envieux, mais oh combien heureux de les voir déterminés à faire davantage qu’un simple retour sur soi. Ils semblaient appelés à se dépasser comme pour défier les contraintes qu’on s’impose par des visions préprogrammées. Je vous inviterais à les suivre sur leur page « Boussole en Nord ». Si vous n’êtes jamais allés en hémisphère Sud, je peux vous dire que les constellations déboussolent tant elles diffèrent de celles du Nord.

Et ton projet de vie? Je te souhaite de l’avoir vécu, de le vivre maintenant et de ne pas le perdre de vue: non pas tel un désir de conquête, mais plutôt telle une visée à être ton véritable toi. Ce qui ne se fait qu’avec une attitude d’être ensemble.

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