Derrière les Barricades, un récit prenant !
Adrien, fils d’Étienne et d’Emma, n’a pas vu ses parents avec lesquels il est en rupture depuis quatre ans. Exilé au Nicaragua où il a connu son seul et premier amour, il rentre au pays avec ce cruel désamour et souhaite maintenant s’isoler à la campagne pour soigner son cœur barricadé à tout jamais. Sa destinée bifurque lorsque sa voiture heurte de plein fouet une femme qui joggait. Avant de sombrer dans le coma, la victime s’inquiète de sa mère. Adrien promet de s’en occuper.
Cet événement bouleversera l’existence du jeune homme comme celle de tous les personnages qui graviteront autour de lui, tous prisonniers comme lui d’une barricade. Tous la jugeant infranchissable.
Ce sera d’abord Françoise Langevin, la mère d’Anne, l’accidentée. Adrien s’attendait à trouver une femme en fauteuil roulant, mais au contraire elle semble tout à fait autonome. Mais elle refuse de se rendre à l’hôpital au chevet d’Anne. Elle refuse de sortir de sa maison.
Ce sera ensuite Laura, la sœur d’Anne et la mère du petit Arthur, le seul à pouvoir découvrir l’univers sans angoisse, sans a priori, avec toute l’ardeur de sa jeunesse. Laura qui élève seule son enfant et qui rêve d’amour…
Et puis Emma, la mère d’Adrien qui, à la une du journal, apprendra que la magnifique comédienne Anne Aubert a été happée par un automobiliste, du nom d’Adrien Mailhot. Son fils! Son fils en exil de ses parents!
Et Sophie, la sœur d’Adrien qui a toujours envié l’attention portée par ses parents à son frère… Sophie qui s’expatriera elle aussi en France avec ses deux fillettes et son époux, à lui seul, une barricade pour elle…
En fine psychologue qu’elle est, Hélène Lapierre nous fait découvrir tous ces personnages de l’intérieur. On pénètre l’univers secret de chacun, on découvre leur force, leurs faiblesses, les scories de leur âme, la phobie de l’un, l’angoisse de l’autre, les illusions de celui-ci, les rêves de celle-ci. Le comportement, le tempérament, et les secrets intimes de tous.
Jamais l’auteure ne les dépeint physiquement, mais le portrait psychologique qu’elle trace de tous ces êtres barricadés nous les fait voir en chair et en os.
Le lecteur se surprend à tous les aimer, malgré leur faiblesse, leur aveuglement, leur entêtement.
Il s’attache à eux, veut savoir comment ils se libéreront, mais au fur et à mesure que l’énigme se dénoue, voilà qu’un autre piège se dresse.
Chaque dénouement est suivi d’une impasse, d’un suspens qui tient le lecteur en alerte.
Comme il est dit en 4e de couverture « de sa plume agile et raffinée, Hélène Lapierre dépeint un éventail d’êtres attachants dont les destins s’entrecroisent et s’assemblent pour créer une courtepointe tendre et colorée ».