L’art au service de la communauté

1 octobre 2020 | Par Daniel Coulombe | Communautaire, vol. 18, no 5

Une courte exposition de l’artiste Sandra Tremblay a eu lieu au Boquébière, à Sherbrooke, les 24 et 25 août derniers en collaboration avec le Journal de rue de l’Estrie. Cet événement s’inscrit dans une démarche communau-artistique de revitalisation du centre-ville, initiés par les propriétaires du Boquébière.

Sandra et Bernard au Boq
Le camelot poète Bernard Couture, en compagnie de l’artiste sherbrookoise Sandra Tremblay, devant les œuvres exposées au Boquébière.

« Personne ne doit être perdant dans ce genre d’événement, c’est la règle », mentionne d’ailleurs Jean-Michaël Guay, responsable de ce projet d’arts visuels. En effet, l’artiste expose quelques œuvres durant les deux jours, sans frais, avec une possibilité de vente et d’établir des contacts. Il s’associe à une cause humanitaire ou un organisme de son choix. Le Boquébière accueille de nouveaux clients. En plus de recevoir un don, l’organisme tisse des liens avec des collaborateurs et d’autres acteurs du milieu.

Pour Sandra Tremblay qui a réalisé des œuvres illustrant des trains, le Journal de rue de l’Estrie était un choix évident. Les œuvres illustrent des sections de train ou des wagons dans des mises en scène tragiques : le déraillement ou la négligence. On y retrouve également des éléments ludiques : souliers, bonbons, image de la sous-culture. Le train dans le contexte de cette exposition symbolise les multinationales, la société, les tragédies, les propagandes, bref, tout ce qui transporte l’humain à de grandes vitesses et qui se distancie du bien-être commun. Un système qui amène les foules dans son sillage et qui fait fi souvent des autres qui n’en font pas partie.

« Je crois qu’il y a quelque chose de noble dans tout ce qui déraille et reprend le chemin. Ça représente bien le parcours de nos camelots », a dit Nancy Mongeau, directrice du Journal de rue lors du discours inaugural.

Le Boquébière remet 1$ par consommation vendue durant ces deux jours à l’organisme en vedette. De plus, les gens sont libres de faire des dons et l’artiste, s’il vend une œuvre, remet un pourcentage. Cela a permis d’amasser la somme de 250$ pour le Journal de rue de l’Estrie.

Charles Gagné, un des trois propriétaires, attitré au brassage des bières du Boq, est enthousiaste face à cette approche sociale. « Nous espérons remettre quelque 4000$ à la fin de l’année à une douzaine d’organismes locaux. C’est dans notre mission. On souhaite créer un rapprochement entre l’art visuel, la communauté et le centre-ville. »

Rappelons que ce type d’exposition du Boquébière est mensuel et se déroule sur deux jours, les lundis et mardis. La première édition a présenté trois œuvres de grand format (4 x 6 pieds) d’Ann Smith qui illustraient des femmes violentées. L’organisme prisé a été le CALACS-Estrie. L’exposition d’octobre crée un lien entre un organisme lié à une cause environnementale et l'artiste Kog.

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